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Un virus géant de 30 000 ans découvert en Sibérie

La découverte de ce virus géant, conservé dans le sol gelé sibérien, montre que la fonte des glaces pourrait représenter un risque pour la santé publique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Comparaison des tailles entre le virus géant Mimivirus (G), une bactérie (C) et le VIH (D). (JACOPIN / BSIP / AFP)

Un nouveau type de virus géant, baptisé Pithovirus, a été découvert en Sibérie, dans l'extrême nord-est de la Russie, selon une étude publiée lundi 3 mars dans la revue de l'Académie des sciences américaine PNAS (en anglais). Ce virus a survécu plus de 30 000 ans à la congélation, dans une couche de permafrost (un sol qui se maintient en dessous de 0°C, comme l'explique Géo) datant de l'extinction de l'homme de Neandertal. 

Le virus est très ancien. Il s'avère inoffensif pour les humains et les animaux, mais peut infecter des amibes (des êtres vivants unicellulaires). Le Pithovirus porte désormais à trois le nombre de familles connues de virus géants (d'un diamètre supérieur à 0,5 millionième de mètre). Il se révèle bien différent des virus géants précédemment caractérisés comme le Mimivirus (famille des Megaviridae), le premier géant découvert en 2003, ou les Pandoravirus, décrits dans la revue Science (en anglais) en juillet dernier.

Les virus géants sont, contrairement aux autres virus, aisément visibles avec un simple microscope optique. Leur taille (et leur génome) est comparable à celle de nombreuses bactéries, voire les dépasse. Ils renferment un très grand nombre de gènes par rapport aux virus courants, avec 500 environ pour les Pithovirus et quelque 2 000 pour les Pandoravirus. En comparaison, les virus de la grippe ou du sida n'en contiennent qu'une dizaine.

Vers un retour de la variole ?

"La démonstration que des virus enfouis dans le sol il y a plus de 30 000 ans puissent survivre et être encore infectieux suggère que la fonte du permafrost due au réchauffement climatique et l'exploitation minière et industrielle des régions arctiques pourraient comporter des risques pour la santé publique", souligne Jean-Michel Claverie, chercheur au CNRS et coauteur de l'étude.

La possibilité d'une réémergence de virus considérés comme éradiqués à partir de ce grand frigo qu'est le permafrost ne relève plus d'un scénario de science-fiction, dit-il à l'AFP. Il cite le virus de la variole, qui se multiplie de façon similaire à celle des Pithovirus, en rappelant que cette maladie sévissait autrefois en Sibérie.

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