Ce que l'on sait des explosions du marathon de Boston
Deux explosions ont frappé hier l'arrivée du marathon de Boston. Trois personnes sont mortes, plus d'une centaine ont été blessées.
Deux explosions non revendiquées ont frappé la ville de Boston, dans l'Etat du Massachusetts (Etats-Unis) lundi 15 avril, près de la ligne d'arrivée du marathon de la ville, faisant au moins trois morts et plus de 130 blessés. Il s'agit du plus grave attentat sur le sol américain depuis le renforcement de la sécurité, après les attaques du 11 septembre 2001. Aucune revendication n'a pour l'instant eu lieu, et plusieurs pistes sont évoquées.
Un incendie s'est également déclaré à la John Fitzgerald Kennedy Library, le musée à la mémoire de l'ancien président américain, sans faire de blessé, mais les autorités ignorent s'il y a un lien avec les bombes.
Que s'est-il passé ?
La première explosion a retenti 4 heures et 9 minutes après le départ de la course, au moment où beaucoup de participants franchissent où viennent de franchir la ligne d'arrivée. La deuxième a eu lieu quelques secondes plus tard, à une centaine de mètres en amont.
L'origine de ces explosions reste pour le moment inconnue, mais le commissaire de police de Boston, Ed Davis, a précisé que des "engins explosifs de forte puissance" avaient provoqué les deux déflagrations au marathon, sur la place Copley.
Des ambulances, des véhicules de pompiers et des dizaines de voitures de police ont convergé vers la ligne d'arrivée du marathon, où étaient massés les spectateurs. "Du sang partout, des victimes évacuées sur des civières. J'ai vu quelqu'un qui avait perdu une jambe, et des gens en larmes", a rapporté un journaliste du Boston Globe, Steve Silva, présent sur les lieux. Les télévisions affichent en boucle des images de chaos, des rues jonchées de débris et des véhicules de secours.
"On a entendu deux explosions, et ma cousine devait traverser Commonwealth avenue là où on a entendu l'explosion", rapporte un témoin, Zara Bielkus. Sur Twitter et Vine, des témoins de la scène racontent la panique qui a suivi les deux explosions et postent des photos. On y voit de la fumée et des traces de sang sur le trottoir.
What the fuck just happened?#bostonmarathon twitter.com/theoriginalwak…
— Tyler Wakstein (@theoriginalwak) 15 avril 2013
We were so close it was scary. Felt the force of the explosion. People were fleeing and victims were scattered. twitter.com/JackieBrunoNEC…
dede— Jackie Bruno (@JackieBrunoNECN) 15 avril 2013
We were so close it was scary. Felt the force of the explosion. People were fleeing and victims were scattered. twitter.com/JackieBrunoNEC…
— Jackie Bruno (@JackieBrunoNECN) 15 avril 2013
Un incendie s'est par ailleurs déclaré à l'intérieur du musée John Fitzgerald Kennedy de la ville, mais les autorités restent pour l'instant très prudentes sur un lien éventuel avec les deux premières déflagrations, qui reste "pure spéculation", selon l'établissement.
Investigators are investigating. Any tie to Boston Marathon explosions is pure speculation. More information as we receive it.
— JFK Library (@JFKLibrary) 15 avril 2013
Quel est le bilan ?
Le bilan officiel, donné par la police, est de trois morts, dont un enfant de 8 ans, et plus de 130 blessés. Il pourrait encore s'alourdir, plusieurs blessés se trouvant dans un état grave. Les médecins, à l'instar de ce chirurgien témoignant dans le Telegraph (en anglais), rapportent avoir procédé à de nombreuses amputations, la bombe, bourrée d'éclats métalliques, ayant provoqué des dégâts particulièrement graves sur les membres des victimes.
Le Wall Street Journal (en anglais) a évoqué cinq autres engins qui n'auraient pas explosé, mais cette information a ensuite été démentie. La chaîne américaine CBS (en anglais) parle cependant d'une bombe désamorcée par la police.
Quelque 26 000 personnes participaient cette année à la 117e édition du plus vieux marathon annuel du monde. Le marathon de Boston est organisé dans la capitale du Massachusetts depuis 1897. Il est habituellement couru le troisième lundi d'avril. En 2012, 21 554 coureurs étaient arrivés au bout des 42,195 km de course.
Quelles sont les pistes à l'étude ?
Lors de sa brève allocution, le président américain, Barack Obama, n'a pas explicitement parlé d'attentats et a souligné qu'il restait beaucoup de zones d'ombre. "Mais ne vous y trompez pas. Nous trouverons qui a fait ça et pourquoi", a insisté le président américain.
Un responsable de la Maison Blanche a déclaré qu'un événement qui impliquait une série d'engins explosifs était "de toute évidence un acte terroriste, et sera[it] traité en tant que tel". Pour le moment, il est prématuré de privilégier la piste internationale ou l'action d'un individu ou d'un groupuscule américain. Aucune arrestation n'a eu lieu pour l'instant et aucune revendication n'a été reçue.
Les autorités étudient les vidéos de surveillance enregistrées sur les lieux pour tenter de déterminer qui a placé les bombes. Un appartement a fait l'objet d'une perquisition, au nord-est de la ville, mais la police n'a donné aucun élément sur les raisons de cette perquisition ou son issue.
Quelles conséquences dans le reste du pays ?
A New York, la police a annoncé qu'elle renforçait ses mesures de sécurité. "Nous renforçons la sécurité devant les hôtels et autres lieux connus dans la ville (...) en attendant d'en savoir plus sur ces explosions" a déclaré un porte-parole.
Washington, notamment les abords de la Maison Blanche, et San Francisco ont également pris des mesures préventives. En France, le ministre de l'Intérieur a décidé de renforcer les patrouilles.
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