2.000 radars pédagogiques déployés d'ici 2013
"Je crois que ça peut avoir un effet très favorable,
justement là où il n'y a pas de radar, dans des endroits accidentogènes (...)
le radar pédagogique préparerait les gens à ralentir ", a expliqué mercredi Frédéric Péchenard, le délégué interministériel à la Sécurité routière, qui a annoncé l'installation de 2.000 radars pédagogiques supplémentaires d'ici fin 2013.
Depuis le second
semestre 2011, ces radars sont installés à une distance aléatoire en amont de certains
radars fixes automatiques. On les trouve aussi là où il n'y a pas de radars du tout, dans des
zones de danger : à l'entrée des agglomérations, par exemple. Ils remplacent
les panneaux, qui signalent 400 mètres plus tôt les radars verbalisateurs, en indiquant
la vitesse contrôlée, mais sans verbaliser.
D'ici fin 2013, 3.400 radars pédagogiques
On en comptait 1.420 au 1er septembre, ils seront
donc, d'ici fin 2013, quelque 3.400 : c'est peu dire que les radars
pédagogiques ont la cote. A un point tel que Frédéric Péchenard envisage même
de "mettre les radars pédagogiques dans d'autres dispositions et
d'autres circonstances ". Pour lui, l'idée est intéressante, même s'il
concède qu'à cette heure, les radars pédagogiques n'ont pas tout à fait les
résultats escomptés : charge au comité interministériel dirigé par le
ministre de l'Intérieur de décider début 2013 de continuer l'expérience ou de
revenir aux panneaux traditionnels.
"Ce qui tue sur la route, c'est la vitesse ", a rappellé le haut-fonctionnaire,
arguant le fait qu'en dix ans, "la vitesse moyenne des Français a
baissé de 10 km/heure, directement responsable de l'économie de 4.000 vies ".
Avant de conclure : "L'objectif que l'Europe nous assigne c'est
2.000 morts en 2020 ".
Les radars fixes ont rapporté 713
millions d'euros en 2012
Pour certains, le gouvernement navigue dans l'erreur :
cibler l'effort de répression sur la vitesse est, certes, très rentable pour
l'Etat, puisqu'il lui rapportera 713 millions d'euros pour l'année 2012,
mais se révèle inefficace.
"La 'radarothérapie' ne marche plus. Les gens ne sont plus
dupes : ils ont bien compris qu'on ne cherchait plus à faire de la prévention,
mais bien à remplir les tirelires..."
713 millions d'euros : un chiffre record, puisqu'il représente une hausse des
recettes de près de 17%, qui fait bondir l'association 40
millions d'automobilistes. "Non seulement on prend les automobilistes
pour des vaches à lait, mais, en plus, on continue à faire croire que la
vitesse est la première cause d'accident. Or c'est faux : c'est autour des
contrôles aléatoires de l'alcoolémie qu'il faudrait concentrer l'effort. Mais
ça coûte plus cher qu'installer des radars... " , déplore Pierre
Chasserey, délégué général de l'association, qui y voit un "impôt supplémentaire ".
Il rappelle ainsi que 90 à 95% des flashes de radars fixes concernent des micro-dépassements
de vitesse, dont certains sont contestés. "La radarothérapie, cette répression à tout va de l'automobiliste
ne marche plus : aujourd'hui les gens ne sont plus dupes. Quand certains
radars flashent 200 fois par jour alors que la moyenne nationale pour un radar
est de 16 flashes, ils ont bien compris qu'on ne cherchait plus à faire de la
prévention, mais bien à remplir les tirelires..." (voir sur le site de l'association l'appel "Raconte moi ton radar")
Le deuxième radar le plus rentable de France flashe 360 fois par jour
Pour certains automobilistes, le problème n'est pas tant, d'ailleurs,
le nombre de radars, mais bien l'endroit où ils sont installés. Ainsi, à
Boulogne-Billancourt, un radar caché derrière un arbre flashe 360 fois par jour :
c'est le deuxième le plus rentable de l'Hexagone. Alors, d'autres trouvent la
parade dans l'illégalité : lever le pied, puis réaccélérer. Ou utiliser un
avertisseur de radars.
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