200 jours de détention pour Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier
Leurs portraits ont dominé l'Europe, fixés sur le sommet du Mont-Blanc (lire notre article). La même opération a eu lieu pour Ingrid Betancourt. Le lendemain, elle était libérée. Il est toujours possible de rêver, mais à l'heure actuelle, le même scénario ne semble pas envisageable pour Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière. Ils sont maintenant détenus depuis 200 jours, enlevés le 29 décembre dans la province de Kapisa, avec leurs trois accompagnateurs afghans, alors qu'ils effectuaient des interviews de civils pour les besoin d'un reportage pour le magazine de France 3 “Pièces à conviction”.
Le plus grand mystère plane sur les négociations : “un canal de communication a été ouvert avec les ravisseurs et c'est déjà une
bonne nouvelle”, se contente de dire le ministre de la Défense, Hervé Morin. Il précise que “c'est la DGSE qui est à la manœuvre dans ce genre d'affaires”, et qu'elle “a toujours montré une réelle efficacité dans ces situations critiques”.
La dernière preuve de vie distillée par les ravisseurs date de 85 jours, mais le gouvernement assure que les deux journalistes sont en vie. “A la minute où je vous parle, avec prudence, nous n'avons pas d'inquiétude brûlante. Nous discutons”, précisait Nicolas Sarkozy lors de sa dernière apparition à la télévision. Le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, a pour sa part déclaré qu'ils étaient “bien-sûr” vivants, sans pour autant en dire plus sur l'identité des ravisseurs.
L'inquiétude est plus vive encore sur le sort d'un autre otage français, moins connu que les deux journalistes. Michel Germaneau, humanitaire de 78 ans, a été enlevé le 19 avril à la frontière entre le Niger et l'Algérie par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), alors qu'il s'occupait de l'ouverture d'une école. Dans un communiqué, l'organisation, a menacé de l'exécuter sous quinze jours si certains de ses membres détenus dans la région ne sont pas libérés. Aqmi a tué un touriste britannique en 2009, la même revendication n'ayant pas été satisfaite.
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