Agence d'État, formations des cadres… Les sénateurs réclament le renforcement de la lutte contre les influences étrangères

Dans un rapport publié jeudi, les sénateurs estiment que la France doit renforcer son dispositif de lutte contre la désinformation et les ingérences étrangères.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'hémicycle du Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, le 22 septembre 2020. (JEAN-FRANCOIS FERNANDEZ / RADIOFRANCE)

Face à la "néo-guerre froide" informationnelle, la France doit construire une vraie politique de lutte contre les influences étrangères. C'est ce que réclament les sénateurs qui ont présenté, jeudi 25 juillet, leur rapport issu d'une commission d'enquête. Ils énoncent une série de 47 recommandations qu'ils comptent remettre au prochain ou à la prochaine Première ministre. La présentation de ce rapport a volontairement été faite juste avant le début des Jeux olympiques.

La France fait l'objet d'influence et de campagne de désinformation tous les jours et cela va encore s'amplifier avec les JO, craint le sénateur socialiste Rachid Temal. "Il y a quelques jours, vous avez peut-être vu une petite vidéo sur les JO avec des personnes qui se baignent dans une Seine extrêmement sale, les gens pissent dedans etc... Chaque jour, vous avez des messages sur les réseaux sociaux qui portent là-dessus, constate le sénateur. La moindre erreur, le moindre échec, le moindre problème dans les JO sera très amplifié pour dire au monde entier : 'Vous voyez, finalement la France est plus faible qu'elle ne le pense.'"

Il faut que la France "muscle son jeu"

Face à cela, il va falloir que la France "muscle son jeu", dit le sénateur. D'abord via le service Viginum, placé sous l'autorité de Matignon, qui est essentiellement chargé de détecter et de trouver l'origine des fausses informations qui circulent en ligne, pour mieux pouvoir les dénoncer.

Un service qui doit absolument être renforcé : "On doit faire une véritable agence d'État. Nous considérons également qu'il faut qu'il y ait plus de moyens pour agir et qu'il faut créer des logiques de formations dans notre société sur la question des ingérences et des influences. Avec cette logique de formations des élus, formations des cadres de l'État et d'avoir un écosystème dans notre pays, qu'il n'y a pas actuellement sur ces questions-là."

Ce service devrait idéalement devenir européen, estiment les sénateurs, qui prennent l'exemple du dernier mouvement agricole, attisé par des États étrangers.

Une mobilisation de l'ensemble de la société

La commission d'enquête estime que ce sont l'ensemble des acteurs de l'État et même de la société qui doivent se mobiliser contre les influences étrangères. Elle prône une sensibilisation dès le plus jeune âge dans les écoles et la mise en place d'un pass média, pour que les jeunes retrouvent le goût de l'abonnement et apprennent à s'informer autrement que sur les réseaux sociaux.

Autre proposition : l'interdiction pour les partis politiques d'être financés par des entités ou des personnalités étrangères ne résidant pas en France. Le Rassemblement national et son ancien emprunt russe sont clairement visés. Un risque au moment où la Russie a déclenché une véritable "guerre informationnelle" contre la France, estiment les sénateurs.

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