Budget de la Défense : l'état-major des armées sera amputé d'un tiers de ses effectifs
"Nous nous dirigeons donc vers un état-major avec un format resserré de 600 personnes au lieu de 930", selon le général Pierre de Villiers, nouveau chef d'état-major des armées.
Une restriction drastique. Les effectifs de l'état-major des armées françaises diminueront de 30% dans le cadre de la réforme du commandement, selon le général Pierre de Villiers, nouveau chef d'état-major des armées (Cema), qui s'est exprimé lors d'auditions devant les commissions parlementaires. "Partout, autant que possible, la recherche d'une meilleure efficience impose de diminuer les effectifs et donc de revoir le partage des tâches", a déclaré le général le 26 février, devant les commissions de la défense de l'Assemblée nationale et du Sénat.
"Je donnerai d'ailleurs l'exemple dans ce domaine", a-t-il poursuivi, selon les comptes-rendus mis en ligne cette semaine : "Nous nous dirigeons donc vers un état-major des armées (...) avec un format resserré de 600 personnes au lieu de 930, alors que les états-majors d'armée descendront à un niveau compris chacun entre 150 et 200 personnes." "Tout cela pour commander les trois armées [terre, air, marine] et les soutiens interarmées, soit de l'ordre de 230 000 personnes en 2015."
34 000 suppressions de postes d'ici 2019
"Nous serons alors installés à Balard", le nouveau siège du ministère, "et la réforme du commandement des armées sera terminée", a souligné le Cema. Les baisses d'effectifs doivent, selon lui, aboutir à une pyramide des grades "plus aiguë, avec une population plus jeune", c'est-à-dire qu'il y aura "moins d'officiers généraux, moins de colonels ou de capitaines de vaisseau". Ce "dépyramidage" doit permettre de réduire la masse salariale, qui s'élève actuellement à environ 11 milliards d'euros par an. Le chef d'état-major a précisé que le nombre des généraux a déjà "diminué de 25%" en France au cours des dix dernières années.
La Cour des comptes avait pointé en 2012 la dérive de la masse salariale de la Défense, qui avait continué d'augmenter depuis 2009, malgré d'importantes réductions d'effectifs. Le volet majeur de la réforme des armées inscrite dans la loi de programmation militaire prévoit des suppressions de postes "de l'ordre de 34 000 d'ici à 2019", a rappelé le général. Il a souligné que "l'effort de déflation du personnel sera porté en priorité sur l'environnement et le soutien des forces". Près de 7 890 postes doivent ainsi être supprimés en 2014 pour l'ensemble du ministère.
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