Calais : les migrants victimes de brutalités policières
Les conditions de vie des 2.400 migrants et demandeurs d'asile de Calais, on les connaît. Et personne ne les envie. Mais, aujourd'hui, un nouvel élément vient s'ajouter au tableau peu reluisant du quotidien de ces migrants. L'organisation Human Rights Watch révèle que beaucoup seraient aussi victimes de violences policières. Près de la moitié des 44 migrants interrogés en novembre par la chercheuse de Human Rights Watch disent avoir été battus au moins une fois par des policiers à Calais. Des informations révélées mardi sur France Info et dans une enquête du Monde à lire ici.
►►► Lire aussi les conclusions de Human Rights Watch ici
Parfois, ces coups seraient donnés par les agents de police dans ces moments d'agitation où il leur est demandé de descendre des camions dans lesquels ils essaient de se cacher pour passer en Angleterre. D'autres fois, ces hommes et femmes surtout d'origine soudanaise, syriennes, erythréennes ou éthiopiennes disent avoir été passés à tabac alors qu'ils marchaient juste dans la ville ou au bord d'une route par exemple ou près d'une station essence. Une jeune femme raconte ainsi qu'elle a été rouée de coups au point de perdre connaissance. Elle dit s'être réveillée à l'hôpital. C'est aux urgences de l'hopital précisément que certains des témoignages ont été reccueillis.
Des coups de botte, des coups de matraque provoquant fractures ou plaies
A chaque fois il est question de harcèlement de coups de matraque, de coups de bottes. Provoquant des fractures ou des plaies visibles. La moitié des migrants interrogée par Human Rights Watch racontent aussi les gaz lacrymogènes aspergés dans le visage. Des violences qui dissuaderaient d'ailleurs certains migrants de déposer en France leur demande d'asile...
Le préfet du Pas-de-Calais interrogé sur le sujet déclare que les blessures des migrants proviennent de leur tentative de passage vers l'Angleterre ou par des bagarres avec d'autres migrants mais en aucun cas d'un usage excessif et injustifié de la force par la police.
Le ministère de l'intérieur remarque qu'aucune plainte n'a jamais été déposée en ce sens. Les migrants soucieux de rester discrets et très méfiants à l'egard des autorités refusent en effet systématiquement d'entamer des poursuites. L'organisation qui a interrogé près d'une cinquantaine de migrants exige malgré tout que le gouvernement enquête sur ces mauvais traitements.
Bernard Cazeneuve regrette ces "allégations"
Dans un communiqué mardi matin, Bernard Cazeneuve le ministre de l'Intérieur "regrette que l’association Human Rights Watch n’ait pas pris la peine de vérifier les allégations de violences policières dont elle fait état ", et l'invite à "saisir les autorités des éléments tangibles qu’elle aurait pu recueillir afin que des enquêtes approfondies et impartiales puissent être menées sur ces faits" . Le ministre tient également à rappeler "les efforts très importants consentis par l’Etat et l’Union Européenne pour faire face à l’afflux de migrants au cours de l’année 2014 ".
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