Cet article date de plus de six ans.

Fondation pour la mémoire de l'esclavage : "Il n’y a rien de nouveau", déplore le président de SOS racisme

Dominique Sopo, le président de SOS racisme, a affirmé vendredi sur franceinfo qu'il y avait "toujours cette tentation en France de vouloir exclure cette question de la mémoire de l’esclavage de la mémoire nationale".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dominique Sopo, le président de SOS racisme, ici en novembre 2011. (ALEXANDER KLEIN / AFP)

"Il n’y a rien de nouveau", déplore Dominique Sopo, le président de SOS racisme vendredi 27 avril sur franceinfo, après l’annonce du chef de l’État sur Facebook de créer cette année la "Fondation pour la mémoire de l’esclavage", à l'occasion du 170e anniversaire de l'abolition de l'esclavage. "D’abord le président n’annonce pas la création d’une fondation pour la mémoire de l’esclavage, a affirmé Dominique Sope. Il dit que cette fondation, qui est une réalité actée depuis maintenant 2016, verra le jour avant fin 2018. Donc, il n’y a rien de nouveau", a expliqué le président de SOS racisme.

Un musée "n'est pas simplement un symbole"

Confirmer un engagement est "une bonne chose", mais cela reste insuffisant pour Dominique Sopo. "La question du Musée de l’esclavage à Paris était aussi un engagement qui avait été pris par l’État avant l’élection d’Emmanuel Macron, par la bouche de François Hollande", rappelle-t-il. Le fait qu'il existe déjà un musée à Point-à-Pitre (Guadeloupe) n'est pas un argument valable pour le président de SOS Racisme. "Il y a toujours cette tentation en France, de vouloir exclure cette question de la mémoire de l’esclavage de la mémoire nationale", a-t-il ajouté. Dominique Sopo souhaitait qu'il y ait un musée à l'Hôtel de la Marine à Paris "pour faire œuvre de pédagogie" . Car, selon lui, un musée, "ce n’est pas simplement un symbole, c’est aussi un outil où il y a des débats, où il y a du travail de recherches".

"On veut nous faire croire que des personnes qui vivent en métropole vont se rendre massivement à Point-à-Pitre avec le Mémorial ACTe. Qui peut croire ça !", s'agace Dominique Sopo. Pour lui, c'est une manière de dire que "finalement cette histoire est surtout une histoire ultra-marine". Dominique Sopo conlut en affirmant qu'il "serait bon au-delà des mots, que le centre du pouvoir politique en France assume pleinement cette part d’histoire".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.