: Vidéo Un père réclame en justice qu'on lui rende son fils né sous X
L'avocat général a requis lundi devant la cour d'appel de Rennes la restitution à son père biologique d'un enfant de 18 mois né sous X, confié à une famille adoptante.
Yoan Delorme est le père biologique d'un enfant de 18 mois. Un petit garçon né sous X. Le nourrisson a été confié à une famille adoptante. Mais son géniteur demande en justice la restitution de son garçonnet. Un long combat judiciaire, suivi par France 3 Pays de la Loire.
"Intérêt de l'enfant de connaître ses origines"
Lundi 13 octobre, l'avocat général de la cour d'appel de Rennes a requis la restitution de l'enfant à son père biologique. La décision a été mise en délibéré au 25 novembre. En première instance, le 24 avril dernier, le tribunal de grande instance de Nantes l'avait déjà ordonné. Mais le conseil général de Loire-Atlantique avait interjeté appel au nom de l'intérêt de l'enfant, alors âgé d'un an, déjà placé dans sa famille adoptante.
"Il y a l'intérêt de l'enfant de connaître ses origines, de savoir qu'il a un père qui ne l'a pas abandonné, qui n'a cessé de le réclamer depuis avant même sa naissance", fait valoir Pauline Loirat, l'une des avocates de Yoan Delorme. "Nous pensons que le placement en vue d'adoption a été trop hâtif", ajoute Pierre Verdier, autre conseil du père biologique et président de la Coordination des actions pour le droit à la connaissance des origines, qui milite contre le secret lié aux accouchements sous X.
Contre risque de déstructuration s'il est enlevé à sa famille
L'avocat du conseil général de Loire-Atlantique, Jean-Christophe Boyer, souligne que le père biologique a tardé à faire connaître son intention vis-à-vis de l'enfant, se contentant dans un premier temps de demander la suspension de la procédure d'adoption. L'avocat indique avoir produit à l'audience "plus d'une dizaine d'expertises de cet enfant par des grands noms des différents CHU de France, psychanalystes et médecins psychiatres qui tous, unanimes", soulignent les risques de déstructuration de l'enfant s'il est enlevé à sa famille adoptante chez qui il vit depuis un peu plus d'un an.
"Moi, mon fils, je me battrai jusqu'au bout pour l'avoir"
"Monsieur Delorme va jusqu'à vouloir changer l'identité même de l'enfant puisqu'il veut en changer le prénom, un enfant qui a 18 mois, qui sait qu'il s'appelle Célestin... Comment voulez-vous qu'il se structure à l'avenir si jamais on va lui nier sa première identité de ses deux premières années de vie pour lui en donner une nouvelle ?", s'interroge en outre Jean-Christophe Boyer.
Un choix confirmé par le père biologique Yoan Delorme qui a déclaré à la sortie de l'audience : "Le conseil général a donné trois noms, Célestin, Paul, Hugo et moi, ça va être Brandon", avant d'ajouter : "Moi, mon fils, je me battrai jusqu'au bout pour l'avoir."
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