Dérives sectaires dans la santé : "C'est aussi à la médecine traditionnelle de s'interroger sur le pourquoi", estime la Confédération des syndicats médicaux français

Il faut "travailler sur ce qui fait qu'une partie de la population se tourne vers ces dérives".
Article rédigé par franceinfo
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Médecine parallèle (photo d'illustration). (NORBERT FALCO / MAXPPP)

"C'est aussi à la médecine traditionnelle de s'interroger sur le pourquoi" des dérives sectaires dans la médecine, pose mercredi 15 novembre sur franceinfo Luc Duquesnel, médecin généraliste en Mayenne, président de la branche généralistes de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Un projet de loi pour lutter contre les dérives sectaires, notamment celles dans la médecine, est présenté mercredi en Conseil des ministres. Il prévoit notamment de renforcer l'arsenal juridique pour lutter contre les dérives dans la médecine, qui représentent un tiers des signalements. Il prévoit, par exemple, un nouveau délit, celui de pousser une personne à ne pas se soigner ou se soigner via des pratiques non reconnues, et le signalement à l'ordre des médecins ou des pharmaciens sur les condamnations des praticiens, même quand elles ne sont pas définitives.

Une "détresse psychologique" des patients

Le président de la CSMF, Luc Duquesnel, voit ce projet de loi d'un bon œil, mais il estime que "l'information auprès des populations doit être importante". La lutte contre les dérives sectaires "ne peut pas être que d'interdire et de sanctionner", il faut "travailler sur ce qui fait qu'une partie de la population se tourne vers ces dérives".

Selon les derniers chiffres de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires qu'il cite, "quatre Français sur 10 ont recours à ce type de médecine, dont 60% parmi les malades du cancer". Ces chiffres "interrogent aussi sur ce qui fait qu'il y a autant de patients qui ont recours à ce type de médecine et interrogent un mal-être de la population vis-à-vis de la médecine traditionnelle", pointe-t-il

Il identifie notamment un angle mort de la prise en charge de certains patients : "C'est aussi à la médecine traditionnelle de s'interroger sur le pourquoi ? En quoi on a des insuffisances ? Aujourd'hui, on a probablement des insuffisances de la médecine traditionnelle dans la prise en charge de certaines pathologies, notamment de gens atteints de cancer et de la détresse psychologique dans laquelle ils sont, et qui fait qu'ils font appel à la médecine alternative".

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