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Drogues : "Les réseaux se sont réadaptés" au confinement en développant un "système de livraison à domicile", selon l'OFDT

Cela concerne la vente d'herbe, de résine de cannabis, de cocaïne, mais également de la MDMA et de l'ecstasy. Les trafiquants développent même des "campagnes de publicités et de promotions" sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Opération anti-drogue à Nantes, en septembre 2020. Photo d'illustration. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Connu depuis près de cinq ans pour la revente de cocaïne en région parisienne, la vente à domicile de drogue est désormais pratiquée dans "des villes plus petites, voire des zones semi-rurales" et pour plusieurs types de produits comme "l'herbe, la résine de cannabis, la MDMA et l'ecstasy", indique le sociologue Clément Gérome, co-auteur du rapport annuel de l'Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) publié mercredi 9 décembre. Les trafiquants de drogue "se sont réadaptés" au Covid-19 et confinement, explique le chercheur qui évoque également des "campagnes de publicités et de promotions" se sont développées sur les réseaux sociaux.

franceinfo : Qu'est ce qui a changé ces derniers mois dans les usages de consommation de drogue ?

Clément Gérome : On a vu que la période de confinement avait, dans un premier temps, donné lieu à une diminution de l'offre de drogues et à une augmentation des prix. Et puis, quelques semaines après, les réseaux se sont réadaptés et ont notamment développé le système de livraison à domicile. Tout est reparti dans des proportions importantes, avec une augmentation particulièrement visible pour la résine de cannabis.

Ce sont les livraisons à domicile qui se sont développées ?

On voyait déjà depuis la moitié des années 2010, et particulièrement sur les deux ou trois dernières années ce développement des systèmes de livraison à domicile. Au début, cela concernait plus particulièrement la cocaïne. Maintenant, cela concerne de plus en plus de produits : de l'herbe, de la résine de cannabis, de la cocaïne, mais également de la MDMA et de l'ecstasy. On voyait aussi que ce système de livraison se concentrait d'abord en agglomération parisienne, puis dans les métropoles régionales. Aujourd'hui, il concerne des villes plus petites, voire des zones semi-rurales avec des livreurs indépendants, alors qu'avant, on avait plutôt des grosses organisations de trafic avec plusieurs centaines de clients.

Les dealers utilisent de plus en plus les réseaux sociaux ?

Ce qu'on voit bien, c'est le recours très important aux applications et aux réseaux sociaux comme Telegram, Snapchat ou Instagram sur lesquels sont menées des campagnes de publicité ou des promotions pour le Black Friday. On assiste aussi au développement de packaging à l'effigie des réseaux, avec des petits cadeaux comme des briquets ou des cigarettes en cas de commande. Tout ça, sur fond de hausse des teneurs des différents produits vendus.

Et il y a une banalisation de la cocaïne qui se confirme ?

C'est une dynamique qu'on observe sur les quatre à cinq dernières années. Il y a effectivement un développement des usages de la cocaïne et d'une hausse de la disponibilité du produit. C'est le produit qui a vu se diversifier le plus ses modalités de revente, ses lieux de revente et aussi ses unités de revente. Il est maintenant possible d'acheter de la cocaïne par dix grammes, par gramme, par demi-gramme, voire pour des petites sommes, de 10 à 20 euros. Dans le même temps, on observe une hausse de la pureté du produit, qui a quasiment doublé depuis depuis 2010.

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