Opération "place nette" à Marseille : Marine Le Pen dénonce "un énième coup de com' pour faire oublier des chiffres absolument dramatiques"
"On est là face à un énième coup de com' pour faire oublier des chiffres absolument dramatiques, notamment à Marseille", dénonce mercredi 20 mars sur France Inter Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille pour vanter les mérites de l'opération dite "place nette XXL" débutée lundi contre les trafics de drogue. Pour l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, le terme de "XXL, c'est peut-être un poil exagéré, en réalité c'est S, opération small".
Selon le dernier bilan de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, en date de mardi soir, 98 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération "place nette" et quatre armes, moins de 9 kg de cannabis, 339 g de cocaïne et 12 véhicules ont été saisis. La députée RN du Pas-de-Calais critique ce bilan, le présentant comme faible au vu du nombre de forces de l'ordre mobilisées depuis le début de la semaine. "On ne va pas aller loin", estime-t-elle. Marine Le Pen remet en cause l'efficacité réelle sur le terrain, alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait fin janvier qu'un millier de points de deal ont été supprimés en 2023. La députée Rassemblement national affirme que lorsqu'un "point de deal est supprimé le lundi, le mardi il est reconstituée à 200 mètres".
La députée RN estime qu'il "est plus que temps de s'attaquer" aux trafics de stupéfiants à Marseille. Marine Le Pen craint d'ailleurs que la cité phocéenne ne soit "en train de tomber entre les mains des narcotrafiquants". "Les bandes sont devenues des gangs et les gangs sont en train de devenir (...)des armées qui agissent dans le domaine du trafic de stupéfiants, y compris par l'intermédiaire de l'intimidation des élus, voire de la corruption, d'assassinats ciblés", déplore-t-elle.
De manière générale, Marine Le Pen juge la situation "très inquiétante" en France, car, selon elle, les trafics de drogue "ne touchent pas seulement les grandes villes, mais aussi les campagnes". Elle critique l'action gouvernementale pour y mettre fin. L'élue RN considère qu'il "faut d'abord maîtriser les frontières et notre politique migratoire, parce qu'évidemment les trafics de stupéfiants utilisent notamment des clandestins". "Il faut aussi une politique pénale, et une politique carcérale" pour que "les trafiquants de drogue [soient] mis dans des quartiers sécurisés pour leur éviter de continuer à opérer depuis la prison", ajoute Marine Le Pen.
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