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La tribune du "Monde" comporte "des choses profondément choquantes, voire fausses", estime Marlène Schiappa

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

La tribune sur la "liberté d'importuner" publiée mardi 9 janvier dans le journal "Le Monde" comporte "des choses profondément choquantes, voire fausses", a indiqué la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, invitée de France Culture.

Invitée du journal de 12h30 de France Culture mercredi 10 janvier 2018, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a réagi à la tribune publiée dans le quotidien Le Monde. La tribune comporte "des choses profondément choquantes, voire fausses", a-t-elle affirmé, estimant qu'il s'agit d'"une espèce de pot-pourri".

Pour Marlène Schiappa, dire que, "éventuellement, dans certains cas, peut-être qu'une agression sexuelle peut être considérée comme un délit, ce n'est pas vrai. Il faut dire le droit."

En tant que membre du gouvernement, je suis là pour rappeler ce qu'est le droit

Marlène Schiappa

à France Culture

Marlène Schiappa estime que ce type de discours est "dangereux". "Nous avons déjà énormément de mal à faire comprendre aux jeunes filles que se frotter contre elles, frotter un sexe d'homme contre une femme dans le métro, sans son consentement, c'est une agression sexuelle", déplore Marlène Schiappa, qui rappelle que la peine encourue va jusqu'à trois ans et prison et 75 000 euros d'amende. "On a du mal à dire aux jeunes filles, poursuit la secrétaire d'Etat, qu'elles n'ont pas à éprouver de la honte et qu'elles ne sont pas coupables de cela."

"Il y a des choses qui relèvent du fantasme, poursuit la secrétaire d'Etat. Dire que des hommes auraient été renvoyés pour avoir touché le genou d'une femme, c'est faux. Ou alors, s'il y en a un, qu'on me le présente."

Un débat "sémantique et intime"

Marlène Schiappa estime qu"il y a un peu de tout dedans, des réflexions pas inintéressantes, mais qui ne sont pas nouvelles non plus." Pour la secrétaire d'Etat, les 100 signataires "revendiquent de ne pas être traumatisées, de ne pas être des victimes à vie" après une agression sexuelle ou un viol.

Marlène Schiappa rappelle que le débat avait été soulevé lors du vif échange entre Christine Angot et Sandrine Rousseau, dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, le 30 septembre dernier : "C'était : 'est-ce qu'on est victimes et est-ce qu'on revendique un statut de victime, ou est-ce qu'on ne veut surtout pas être assignée à cela ?'"

La secrétaire d'Etat explique que c'est un débat "intéressant", qui est un débat "sémantique et intime", qui porte "sur le ressenti de chaque femme" :  "Personne ne peut dicter à une autre femme son ressenti."

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