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Vidéo Camille Froidevaux-Metterie : "Abandonner le soutien-gorge, je crois que ça renvoie à une dynamique de libération"

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Durée de la vidéo : 5 min
Ne plus mettre de soutien-gorge, c'est ce que font de nombreuses Françaises depuis le confinement. Et ce geste n'est pas anodin. Camille Froidevaux-Metterie, autrice de l'enquête "Seins : En quête d'une libération", explique pourquoi.
VIDEO. Camille Froidevaux-Metterie : "Abandonner le soutien-gorge, je crois que ça renvoie à une dynamique de libération" Ne plus mettre de soutien-gorge, c'est ce que font de nombreuses Françaises depuis le confinement. Et ce geste n'est pas anodin. Camille Froidevaux-Metterie, autrice de l'enquête "Seins : En quête d'une libération", explique pourquoi. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Ne plus mettre de soutien-gorge, c'est ce que font de nombreuses Françaises depuis le confinement. Et ce geste n'est pas anodin. Camille Froidevaux-Metterie, autrice de l'enquête "Seins : En quête d'une libération", explique pourquoi.

Pendant le confinement, 20 % des Françaises âgées de 18 à 24 ans ont arrêté de mettre un soutien-gorge. "C'était tellement l'anarchie autour, rien n'allait sur Terre, que du coup, on est tous devenus un peu plus tolérant avec les autres et avec nous-mêmes", estime la youtubeuse Fannyfique qui a adopté le "no-bra". Pour l'autrice et philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie, ce geste n'est pas futile. "On voit des jeunes femmes désireuses de s'affranchir d'un certain nombre de diktats esthétiques", estime-t-elle. L'autrice voit le confinement comme le prolongement d'une dynamique impulsée depuis longtemps et comme une occasion pour de nombreuses femmes de se sentir plus libres et davantage sereines vis-à-vis d'elles-mêmes.

Quand tu mets ton soutien-gorge, t'as un peu ton uniforme social, ta protection. C'est un peu ton habit de scène pour sortir sur Terre quoi.

Fannyfique

à Brut.

L'abandon du soutien-gorge, c'est ainsi une façon de se libérer des normes esthétiques propres aux seins. "Le beau sein, c'est la demi pomme. C'est-à-dire un sein suffisamment rond, suffisamment gros, suffisamment haut", explique Camille Froidevaux-Metterie. Cette forme de sein est d'autant plus standardisée que les soutiens-gorge viennent "façonner" les seins "qui ne souscrivent pas à l'idéal". 

Les tétons, les grands cachés ?

Camille Froidevaux-Metterie souligne un paradoxe : les seins doivent à la fois être suffisamment visibles mais aussi suffisamment cachés pour que les tétons ne se voient pas. C'est ici que les soutiens-gorge jouent un rôle important : leurs formes rembourrées et à coques rendent les seins visibles mais cachent les fameux tétons. "Et si les tétons sont à ce point impossibles à montrer, c'est parce qu'ils condensent en fait les deux fonctions des seins que sont la fonction sexuelle et la fonction maternelle", détaille la philosophe féministe. Ainsi, pour ces raisons énoncées, adopter le "no bra" peut être un choix difficile à assumer.

Néanmoins, Camille Froidevaux-Metterie n'omet pas de citer les femmes qui portent des soutiens-gorge parce qu'elles en ont besoin ou encore parce qu'elles en ont envie. "Il y a des femmes pour lesquelles le soutien-gorge joue un rôle dans leur vie amoureuse et sexuelle, qui aiment acheter de la jolie lingerie", fait-elle valoir.

Dans son enquête "Seins : En quête d'une libération", Camille Froidevaux-Metterie s'est penchée sur le rapport que les femmes entretiennent avec leurs seins. 

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