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Vidéo YouTube a-t-il un problème avec le corps des femmes ?

Publié Mis à jour
Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France

Avec le mot-clé #MonCorpsSurYouTube, des créatrices de vidéos dénoncent la démonétisation de contenus évoquant le corps et les droits des femmes, qu'elles assimilent parfois à de la censure.

La plateforme YouTube, propriété de Google, vient d'annoncer de nouvelles fonctionnalités pour aider les créateurs de vidéos à gagner de l'argent sans passer par la publicité, via des abonnements "premium". Une décision qui arrive à point nommé puisque depuis quelques semaines, des youtubeuses montent au front sur les réseaux sociaux avec le mot-clé #MonCorpsSurYouTube.

L'endométriose, les règles, le cancer du sein, le clitoris ou encore l'épilation... Le corps des femmes est-il un tabou sur YouTube ?

"C'est de la censure"

La plateforme est accusée de démonétiser des contenus qui évoquent le corps et les droits des femmes. "Démonétiser", cela veut dire priver la vidéo de publicité. Les auteurs ne sont donc pas rémunérés et la vidéo a du mal à apparaître en "tendances" et à atteindre son public.

"Ce sont des vidéos qui parlent de problèmes qui concernent les femmes et leur santé, comme l'endométriose, la prévention du cancer du sein", s'insurgent Maud Bettina-Marie et Juliette Tresanini, qui ont fondé la chaîne "Parlons peu, mais parlons !". "Nous avons estimé que c'était de la censure", disent-elles.

À l'origine : une histoire d'algorithmes. En mars dernier, YouTube a relevé les critères d'accès à la monétisation pour rassurer les annonceurs. Certaines marques s'étaient retirées de la plateforme après avoir remarqué que leur pub apparaissait sur des vidéos racistes ou faisant l'apologie du terrorisme. YouTube a donc durci ces algorithmes d'analyse, qui bannissent systématiquement un certains nombre de mots-clés.

Le problème c'est qu'ils ne font pas le distingo entre une vidéo à caractère sexuel considérée comme choquante, et une vidéo pédagogique. YouTube dit travailler à des ajustements. Quant aux principaux responsables, les annonceurs, ils ne donnent pour le moment aucune réponse.

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