Violences conjugales : toujours en moyenne une femme morte tous les trois jours sous les coups d'un homme
Les chiffres restent stables : en 2016, comme les années précédentes, une femme est morte tous les trois jours environ sous les coups d'un homme avec qui elle avait entretenu des relations. Les enfants sont aussi victimes de ces violences domestiques.
En 2016, une femme est morte tous les trois jours du fait de la violence de son conjoint ou ex-conjoint, indique une étude nationale relative aux morts violentes au sein des couples, relayée vendredi 1 septembre par un communiqué du ministère de l'Intérieur et du Secrétariat d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Les hommes responsables de 80 % des homicides
Au sein des couples officiels, 138 personnes sont décédées en 2016, victimes de la violence de leurs partenaires ou ex-partenaires (contre 143 en 2014 et 136 en 2015). Dans 79% des cas, les victimes sont des femmes et près de 80% des auteurs de ces homicides sont des hommes. 109 des personnes décédées sont des femmes. Principal mobile de leurs meurtriers : la séparation.
Ce chiffre grimpe à 123 si l'on prend en compte les couples "non-officiels" (petit ami, amant, relation épisodique...). D'autre part, quand l'auteur de l'homicide est une femme, "la victime masculine avait commis des violences antérieures sur sa partenaire" dans 60 % des cas (contre 4 % à l'inverse).
Mais les femmes ne sont pas les seules victimes des violences domestiques. Plus d'une vingtaine d'enfants (25) y ont également succombé. Le nombre total de décès occasionnés par les violences domestiques s'élève à 196 personnes en 2016 si l'on ajoute ces "victimes collatérales" et les suicides des auteurs d'homicides. C'est un peu moins qu'en 2015.
Protéger les enfants, éviter qu'ils ne reproduisent ce qu'ils ont vu et subi
Le Premier ministre Édouard Philippe veut renforcer la coordination entre le ministère de l'Intérieur et le Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes pour lutter contre ces violences. Il s'agit notamment de les "repérer le plus en amont possible" pour y mettre fin. Il s'agit aussi de préserver et protéger les enfants pour éviter qu'ils ne reproduisent ce qu'ils ont vu et subi.
Le gouvernement rappelle sa "totale détermination" pour lutter contre ces violences, notamment au travers du cinquième plan triennal de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019) et du 1er plan triennal interministériel de lutte contre les violences faites aux enfants (2017-2019).
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