Dunkerque : les salariés de Total posent un ultimatum à la direction
En grève depuis le 12 janvier. Les salariés de la raffinerie Total de Dunkerque ne décolèrent pas après l’annonce de la direction de reporter sa décision sur l’avenir du site. "Laisser les gens attendre encore six mois, c’est scandaleux et c’est se foutre de la gueule du monde", assène Philippe Wuyllens, délégué Sud. Si la révolte gronde, le principe de réalité s’impose aux salariés : "tenir encore six mois de grève, ça va être très difficile, voir quasi impossible. Physiquement, moralement, financièrement, on est déjà à bout", reconnaît un employé du site.
Avoir plus d’impact. La CGT a donc annoncé ce mercredi que les salariés prendront possession du site et de "l’outil de travail" si la direction ne redémarre pas l’activité le 15 février. Un ultimatum qui souligne à quel point l’annonce de Total n’a pas convaincu les syndicats. Le groupe avait en effet garanti qu’en cas de fermeture de la raffinerie, un centre d’assistance technique au raffinage et une école de formation seraient créés afin d’employer deux tiers des 370 salariés. Les syndicats ont appelé à une manifestation jeudi à Dunkerque, pour mobiliser les salariés, les élus et la population, afin de faire pression sur Total.
Une intersyndicale FO-CGT-CFDT-SUD-CFE/CGC se réunira vendredi à Paris pour décider d'un éventuel appel à la grève de l'ensemble des six raffineries de Total en France. Le député-maire socialiste de Dunkerque s’est interrogé sur la volonté "de certains de jouer la montre" à l’approche des régionales. Sans compter qu’une annonce de fermeture aurait été particulièrement malvenue alors que le géant pétrolier doit annoncer le 11 février ses bénéfices pour 2009, attendus autour de 8 milliards d’euros… Selon Philippe Wullens, l’ultimatum a été "très mal pris par la direction".
Caroline Caldier avec agences
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