"C'est une explosion de joie" : comment le travail a redonné le sourire à Emma, jeune femme porteuse de trisomie 21

Derrière son sourire, l'envie de faire bouger les lignes. Du haut de ses 26 ans, Emma Marquis se confie volontiers sur sa trisomie 21, cette anomalie provoquée par la présence du chromosome 21 en trois exemplaires. Ce jeudi 21 mars, comme chaque année à la même date, une journée mondiale est consacrée aux personnes vivant avec cette différence. L'occasion pour cette employée dans la restauration de revenir, au micro de franceinfo, sur les difficultés de trouver sa place lorsque l'on est en situation de handicap.

Vent debout contre les moqueries, elle dénonce aussi les insultes qu'elle a pu subir. "C'est qui cette handicapée, c'est quoi ce mongolien ?", lui a-t-on lancé par le passé. Des phrases blessantes, violentes, qu'elle entend encore et ne supporte que très difficilement. Pour trouver du travail, il lui a fallu être patiente et persévérer. Alors qu'elle attendait désespérément de recevoir une réponse positive à ses candidatures, elle souvient de la tristesse qu'elle ressentait chez elle, écartée de toute vie active.

Sans démordre de ses ambitions et grâce à son entourage, Emma a maintenant un emploi. "C'est une explosion de joie", confie-t-elle au sujet de sa récente embauche. Depuis quelques mois, elle fait partie de l'équipe du Café Joyeux, qui mêle insertion et restauration rapide. Ses collègues sont devenus une seconde famille. "Je les aime, c'est avec eux que je partage ma joie, ma tristesse, ce sont eux qui me consolent", raconte-t-elle.

Dans les yeux d'Emma, l'horizon est aussi radieux que chargé. Comment choisir entre tous les projets de la jeune femme, qui aimerait "monter une société pour l'écologie", tourner un film en bonne passionnée de théâtre et de cinéma, mais aussi "devenir professeure d'histoire" ? En interview, Emma étonne par sa vitalité et son assurance, des rêves plein la tête – qu'elle sait garder sur les épaules.