Cet article date de plus de dix ans.

Caen : la sécurité, rôle de la police municipale

De jour comme de nuit, 60 agents de la police municipale gèrent la sécurité dans la ville de Caen. Depuis 10 ans, sur leurs motos, Erwan et Claude protègent la population. Comment s'y prennent-ils ? Avec quels moyens ? Les élèves de 3ème 3 du collège Henri Brunet les ont rencontrés, en bottes et en uniforme bleu marine, décorés de leurs insignes dorés, et ils leur ont parlé de leur métier.
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Elèves de 3ème3 du collège Henri Brunet)

"On se déplace dans Caen
pour protéger les citoyens"
Pour maintenir l'ordre dans la ville,  la police
municipale Caennaise compte 60 agents répartis en différentes brigades :
la brigade moto, une brigade voiture, une brigade VTT, et même une brigade
équestre. Cette dernière donne "une
image plus positive et abordable des forces de l'ordre."
 Avec eux travaillent aussi des agents de
stationnement et des agents de sécurité scolaire, comme Nathalie, ici, au
collège Brunet. La taille de la police municipale reste un choix de la mairie "à Nice, par exemple, il y a 450 agents" .
"La ville
de Caen n'a pas un taux de délinquance élevé"
, c'est ce qu'a déclaré Erwan, motard de catégorie C.
Capitale de la Basse-Normandie, Caen est une ville moyenne d'environ 100 000
habitants, elle est touristique et étudiante. Considérée comme calme, Caen
comporte cependant deux quartiers classés ZSP (Zone de Sécurité
Prioritaire) : la Grâce de Dieu et la Guérinière ; et une ZUS (zone
urbaine sensible). "On se déplace
dans Caen pour protéger les citoyens"
nous affirme Erwan.
L'intervention dans la ville se fait partout de la même manière, cependant,
précise-t-il "dans certains
quartiers, on va prendre plus de précautions, éviter des couloirs cachés, ne
pas longer des barres d'immeubles."

Être policier municipal, c'est "protéger
les citoyens, rendre service, maintenir l'ordre, aider les victimes, intervenir
sur des accidents"
.
Les missions des policiers municipaux sont variées :
marchés, carnavals, cross scolaires, mais aussi surveillance des soirées
étudiantes du jeudi, parfois agitées, et cette année, le 70ème anniversaire du
Débarquement et les jeux équestres mondiaux.
Des actions de prévention, comme l'opération
tranquillité vacances, permettent d'établir des liens avec les habitants . Des réunions de quartier et des
interventions dans les classes sont également mises en œuvre pour que les
citoyens comprennent la fonction de policier.
Claude nous a expliqué que "seuls huit agents sont concernés par la brigade moto; nous
intervenons toujours en duo, par mesure de sécurité"
. Quatre motards
patrouillent en ville du matin jusqu'au soir. Ils travaillent un samedi sur
deux et un dimanche sur six.

"On a de plus en plus de
compétences"
Pour entrer dans la police municipale, nos deux motards,
après avoir réussi leur concours, ont suivi une année de formation, puis sont
passés de stagiaires à gardien, puis à brigadiers. Ils peuvent encore évoluer
et devenir brigadier chef principal. Leur regret : "qu'il n'existe pas d'école centralisée de
formation"
.

"Caen n'est pas une ville à
soucis !" 
Erwan avoue pourtant qu'il y a quelquefois "des risques de coups et des poursuites en
voiture, mais rarement des accidents graves"
. La Police Municipale
intervient sur des cas de flagrants délits (constat et interpellation) mais
laisse à la Police Nationale ou à la BAC les interventions sur des cas de
délits majeurs. "*on a su évoluer et
se professionnaliser, et la Police Nationale se rend compte qu'elle a besoin de
nous."

  • Dans certaines situations, nos policiers sont confrontés à
    des personnes dangereuses ayant un comportement suspect et doivent procéder à
    des palpations de sécurité.  "On
    a des décisions importantes à prendre qui nécessitent de savoir prendre du
    recul"
    , nous explique
    Erwan.
    Pour faire face "à certains comportements violents" , les policiers municipaux
    possèdent un armement de défense constitué d'armes de 4ème catégorie choisies
    par le maire : matraque, bâton de défense, gilet pare-balles, bombe
    lacrymogène et pistolet : "le
    tout peut peser jusqu'à 10 kilos !
     "
    "Les
    armes sont définies par des textes réglementés et leur emploi régi par un code
    de déontologie"
    expliquent
    les brigadiers. Un comportement différent doit être adopté en fonction des
    situations pour protéger le citoyen et l'agent. En toutes circonstances, Erwan
    et Claude considèrent que leur "première
    arme est le dialogue
     ! Le
    pistolet est vraiment le dernier recours"
    . Leurs interventions sont
    diverses, mais leur mission première est avant tout notre sécurité.
    Nous avons demandé à Erwan et Claude comment, finalement,
    ils voient leur métier "c'est un
    métier varié, chaque jour est différent, on a de quoi travailler, mais il
    demande du calme, du vécu, c'est difficile à faire très jeune"
    . Les jeunes Caennais que nous sommes
    en sont désormais convaincus.

Mélanie, Rachel, Mahé, Ismaël, Maxen,
Timothée, Mehdi et Camille, élèves de 3ème3 au collège Henri
Brunet

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