Éducation : les préfets, recteurs et procureurs généraux invités à Beauvau pour identifier les établissements scolaires à risque

L'objectif de cette réunion est de coordonner les actions des autorités pour sécuriser les élèves, les personnels et les établissements.
Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin à l'entrée du ministère de l'Intérieur, place Beauvau, à Paris, le 4 janvier 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Une réunion est organisée au ministère de l'Intérieur jeudi 4 avril en début d'après-midi pour évoquer la sécurisation des établissements scolaires, rapporte franceinfo. Le Premier ministre avait réclamé ce rendez-vous il y a deux semaines, après plusieurs menaces d'attentat ciblant près de 400 établissements scolaires en quelques jours. Gabriel Attal avait notamment promis de "nettoyer les trottoirs aux abords" des établissements scolaires, faisant référence "aux gangs et aux deals". Abordant les violences à l'intérieur et à l'extérieur de l'école, il évoquait 150 à 200 établissements considérés comme "plus particulièrement à risque".

La totalité des préfets, des recteurs et des procureurs généraux ont été invités autour du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et de la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet. L'objectif de cette réunion interministérielle est de coordonner les actions des autorités. Le plan gouvernemental comporte en effet trois points : la sécurité des élèves, la protection des personnels et la protection des établissements.

Élise Bozec-Baret, secrétaire nationale du syndicat Snalc (Syndical national des lycées, collèges, écoles et du supérieur) a eu accès au document qui sera présenté jeudi après-midi. Elle déplore, au micro de France Inter, l'absence de nouveauté. "Ce qui est important, c'est davantage de collaborations entre l'Éducation nationale et les collectivités territoriales", salue-t-elle. Si de nombreuses mesures figurant dans ce plan existent en effet déjà, il s'agit plutôt d'une mise en cohérence des différents dispositifs. Mais la secrétaire nationale du Snalc se dit "particulièrement inquiète sur le Premier degré". "On aimerait qu'il y ait quelqu'un pour épauler les directeurs d'école, pour contrôler les accès aux écoles qui sont actuellement des passoires quand le directeur est en classe, par exemple", relève Élise Bozec-Baret.

Les collectivités appelées à mettre la main à la poche

Pour remédier à l'absence de nouvelles mesures, selon les informations de France Culture, les ministres présents à la réunion demanderont aux collectivités de financer les travaux de sécurisation des écoles. Mais sans l'aide de l'État, ces collectivités n'auront pas les moyens de financer ces futurs travaux, note Delphine Labails, vice-présidente de l'Association des maires de France en charge des questions d'éducation. Au micro de France Culture, la maire de Périgueux soutient que "s'assurer de la sécurité des élèves est une priorité absolue" pour les élus. Mais elle en appelle à l'État pour pouvoir financer "des travaux de renforcement de la sécurité", comme "le renforcement de portail, le déploiement de digicodes à l'entrée des écoles ou l'installation des alarmes, notamment connectées aux services de sécurité". "Si c'est une responsabilité partagée entre les collectivités locales et l'État, il va falloir que l'État nous accompagne", lance Delphine Labails.

Le maire d'Arras (Pas-de-Calais), où a été assassiné le professeur Dominique Bernard dans son lycée, estime que des outils pourront être généralisés afin de permettre aux personnels de réagir au plus vite. "Il faut aussi renforcer les moyens qui sont à leur disposition pour qu'au moindre signalement, à la moindre alerte, il y ait une mobilisation des forces de sécurité", plaide Frédéric Leturque au micro de France Inter. L'édile évoque notamment les dispositifs "de boutons d'appel, qui font qu'en appuyant sur un bouton, on mobilise la police municipale, la police nationale et la gendarmerie". "La sécurité est une affaire de tous", ajoute-t-il.

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