Éducation : pour plus de mixité à l'école, le département de Seine-Saint-Denis souhaite fusionner son académie avec celle de Paris
Pour améliorer la mixité à l'école, la Seine-Saint-Denis fait une proposition originale. Le département le plus pauvre de France métropolitaine demande à être fusionné à l'académie de Paris, l'un des territoires les plus riches. L'idée émerge alors que le ministre de l'Éducation nationale a promis un plan pour améliorer la mixité dans les établissements scolaires, pour les prochaines semaines. Un plan déjà retardé à plusieurs reprises.
L'objectif des élus de Seine-Saint-Denis est de mieux répartir les moyens. Ce serait un "big bang administratif", selon le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, qui s'appuie sur les projets actuels, comme les Jeux olympiques ou le Grand Paris express, qui lient déjà son département à la capitale. Rejoindre l'académie de Paris, permettrait de mutualiser les moyens, et d'avoir par exemple plus de classes à horaires aménagés, de sections internationales, de classes préparatoires, ou encore des effectifs plus réduits.
Garder les élèves et attirer les professeurs
Cela rendrait les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis plus attractifs, veut croire Stéphane Troussel. "On sait par exemple qu'à chaque fois qu'il y a une section internationale dans un établissement, indique le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, l'année suivante, l'indice de positionnement social de l'établissement progresse parce que c'est souvent un élément déterminant pour décider une famille à maintenir son enfant dans l'établissement du quartier". L'idée est d'éviter les stratégies d'évitement des familles de Seine-Saint-Denis qui se tournent parfois vers le privé ou vers les établissements de Paris.
Selon l'élu, fusionner avec l'académie de Paris permettrait aussi d'attirer les professeurs. Aujourd'hui il peut y avoir quatre fois plus d'enseignants agrégés dans un collège de la capitale que dans un autre de Seine-Saint-Denis. Le ministère de l'Éducation national répond qu'il n'y a pas de consensus à ce stade et que cette intégration relève d’un processus administratif lourd et lent. Mais les discussions se poursuivent, d'autres mesures sont à l'étude.
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