Grève des enseignants : "On sent que nos collègues ont envie d'en découdre", prévient le syndicat SNES-FSU

Une nouvelle journée de grève des enseignants est organisée, ce mardi 6 février, contre les groupes de niveau en mathématiques et en français.
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, invitée de franceinfo mardi 6 février. (FRANCEINFO/RADIO FRANCE)

"On sent que nos collègues ont envie d'en découdre", a prévenu ce mardi sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat national des enseignements de second degré. Les syndicats enseignants appellent à une nouvelle journée de grève mardi 6 février contre les classes de niveau voulues par le gouvernement.

"Ce qui se passe dans les collèges et les lycées, et de manière plus générale dans l'Éducation nationale, est très grave. L'École publique est en train de s'effondrer. Le collège est en train d'être démantelé avec le choc des savoirs et les groupes de niveau, et on ne peut pas rester sans réaction", a-t-elle alerté.

Une mobilisation sur plusieurs mois

Sophie Vénétitay a prévenu que cette nouvelle mobilisation contre les groupes de niveau s'inscrit "dans la durée" jusqu'au "printemps". Le gouvernement souhaite mettre en place ces groupes de niveau en français et en mathématiques pour les élèves de sixième et de cinquième, dès la rentrée prochaine. "Ça consiste à trier les élèves. Vous allez prendre les élèves les plus en difficulté pour les mettre dans le groupe des plus faibles", a-t-elle expliqué. "Ça heurte fondamentalement notre identité de professeur. On n'a pas choisi d'être professeur pour trier nos élèves. On n'a pas choisi d'être professeur pour reléguer nos élèves dans un groupe", a-t-elle lancé.

La secrétaire générale du SNES-FSU regrette que ces groupes de niveau se fassent au détriment d'autres matières : "Il va falloir par exemple supprimer du travail en petits groupes en sciences expérimentales, il va falloir supprimer du latin, du grec, bref tout ce qui fait la richesse d'un établissement", a-t-elle expliqué. "C'est vraiment emmener toute une génération d'élèves dans le mur", a-t-elle estimé.

Rupture avec la ministre de l'Éducation nationale

Un rapport de force s'est installé entre les syndicats d'enseignants et le gouvernement. Pour Sophie Vénétitay, Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de France, n'est plus une interlocutrice crédible aux yeux des enseignants. "Elle n'a plus la confiance de la profession. C'est une réalité. Elle a quand même dénigré l'école publique, elle a menti, elle a méprisé l'école publique. Aujourd'hui, la confiance est rompue", a-t-elle conclu. La ministre, elle, affirme qu'elle "ne songe pas à démissionner".

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