Groupes de niveau au collège : voici à quoi va ressembler le dispositif à la rentrée de septembre
C'est un sujet explosif dans les collèges. Ils doivent préparer l'organisation des futurs groupes de niveau en mathématiques et en français, voulus et annoncés par Gabriel Attal en décembre dernier, quand il était ministre de l'Éducation. Ces groupes sont censés relever le niveau général des élèves. Les syndicats de professeurs y étaient farouchement opposés. La nouvelle ministre Nicole Belloubet a annoncé jeudi 7 mars ses arbitrages.
Il en ressort une mouture assez éloignée du projet initial de Gabriel Attal. Les établissements auront une marge de liberté pour appliquer cette mesure comme ils l'entendent, c'était une demande de leur part. Nicole Belloubet ne prononce d'ailleurs jamais l'expression "groupes de niveau" mais elle dit "groupes de besoin ou de compétences".
Concrètement, l'organisation est la suivante : imaginons un collège où il y a quatre classes de 6e. Ils ont cours comme d'habitude, en histoire-géographie, physique, arts plastiques etc. Chacun dans sa classe. Mais en mathématiques et en français, pour chaque gros chapitre, par exemple en géométrie, tous les élèves de ces quatre classes seront mélangés. Des groupes vont être reformés en fonction des compétences de chacun, ceux qui sont bien à l'aise, ceux qui sont moyens et enfin ceux qui sont en difficulté sur ce thème-là.
Le risque d'une usine à gaz
Ce sont les professeurs qui font cette répartition. Après quelques semaines, on reforme les classes initiales, où tous les niveaux sont mélangés. Il y a une ou deux semaines de brassage. Au chapitre suivant, les fractions par exemple, on reforme des groupes en fonction des besoins identifiés de chaque élève, mais on peut très bien avoir été avec les meilleurs en géométrie, et être avec les plus faibles pour les fractions. Tout dépend de son niveau dans chaque thématique. C'est en tout cas ce qu'imagine le ministère : un dispositif assez fluide.
D'autres y voient déjà une usine à gaz, très complexe à mettre en œuvre. Parce que si on alterne des périodes en classe entière et des périodes en groupes de compétences, il faut notamment que tous les professeurs avancent exactement à la même vitesse, et que tous aient fini le chapitre fraction, par exemple, à la même date. Cette liberté laissée aux établissements ne va-t-elle pas aboutir à une réforme appliquée a minima si les équipes éducatives y sont opposées ? Il faudra voir concrètement la mise en œuvre.
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