Groupes de niveaux : "Je refuse le tri social des élèves", soutient la ministre de l'Éducation nationale
"Il n'y a pas de tri, je refuse le tri social des élèves", rejette mardi 26 mars sur France Inter Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale, au sujet des groupes en mathématiques et en français qui seront mis en place à partir de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième.
L'arrêté de ce dispositif voulu par Gabriel Attal, et vivement critiqué par les organisations syndicales, a été publié le 17 mars au Journal Officiel. Ce texte ne reprend pas les termes de "groupes de niveaux", mais ceux de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves" - rhétorique également reprise par la ministre.
Nicole Belloubet explique que ces groupes seront constitués sur "la base des évaluations nationales" effectuées "en début d'année" mais aussi en prenant compte des "observations des professeurs faites lors des trois ou quatre semaines en classe entière". Et la ministre affirme que c'est "en fonction des compétences à acquérir lors de la première séquence" que les élèves seront répartis, selon leurs besoins. Nicole Belloubet soutient donc que "ces groupes ne seront pas figés toute l'année". "Au contraire, nous donnons du temps en classe entière pour brasser les groupes en cours d'année, pour que nous puissions découper des séquences pédagogiques qui correspondent aux meilleurs apprentissages", explique-t-elle.
Des contractuels sans concours en renfort
La ministre de l'Éducation nationale rappelle que l'objectif derrière ces enseignements en groupe est "d'améliorer les résultats des élèves" dans ces "deux apprentissages fondamentaux" que sont le français et les mathématiques. Et l'exécutif considère que faire "travailler en groupes" peut "permettre une acquisition plus ciblée des compétences exigées".
Nicole Belloubet se dit par ailleurs "certaine" que le gouvernement aura "les moyens de mettre en place les groupes de niveau". Pour ce faire, l'exécutif pourra compter sur le recrutement d'enseignants, et pas seulement via les concours. "Au-delà de ceux qui entrent par concours, il faudra que nous recrutions des personnels contractuels", assure-t-elle. La ministre de l'Éducation nationale confirme d'ailleurs que pour pallier le manque de professeurs, le gouvernement envisage de déplacer les concours des premier et second degrés à bac+3. Nicole Belloubet affirme qu'il s'agit pour l'heure "d'une hypothèse de travail", encore en attente d'arbitrages. "Rien n'interdira que ces enseignants prolongent jusqu'au master en travaillant dans les classes par ailleurs", ajoute-t-elle.
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