Suicide d'Evaëlle : une enseignante sera jugée pour harcèlement sur mineurs

Il est reproché à cette professeure, renvoyée en correctionnelle, d'avoir "humilié régulièrement" la petite fille de 11 ans devant sa classe, de l'avoir "isolée au fond" et de l'avoir "stigmatisée" lors des "heures de vie de classe portant sur le harcèlement scolaire".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des photos d'Evaëlle issues d'une vidéo AFP du 12 décembre 2019. (AURELIA MOUSSLY / AFPTV)

Une enseignante d'Evaëlle, collégienne de 11 ans qui s'est suicidée en 2019 dans le Val-d'Oise, a été renvoyée en correctionnelle pour harcèlement sur mineurs par une juge d'instruction de Pontoise, selon l'ordonnance de renvoi consultée jeudi 21 mars par l'AFP. 

Il lui est reproché d'avoir "humilié régulièrement" Evaëlle devant sa classe, de l'avoir "isolée au fond" et d'avoir organisé "des heures de vie de classe portant sur le harcèlement scolaire au cours desquelles elle l'a stigmatisée comme étant victime de harcèlement par ses camarades et l'a contrainte à répondre aux questions de ceux-ci", écrit la juge dans son ordonnance.

L'ensemble de ces comportements ont eu "pour effet une dégradation très importante des conditions de vie de la jeune fille qui s'isolait de plus en plus". Le 21 juin 2019, le père d'Evaëlle a retrouvé sa fille de 11 ans pendue à son lit dans leur pavillon à Herblay (Val-d'Oise).

Des brimades dès l'école primaire 

Six mois plus tôt, l'adolescente avait tenté de mettre le feu à une poutre de la maison après une rupture amicale. Depuis son entrée en sixième au collège Isabelle Autissier d'Herblay, les problèmes s'étaient multipliés pour la jeune fille, déjà victime de brimades en primaire.

Au-delà du comportement insultant et violent de camarades, Evaëlle avait fait face à des tensions avec son enseignante de français au sujet de la mise en place d'un protocole médical relatif à des problèmes de dos. Dans un premier temps, la situation avait été réglée en interne et l'adolescente, décrite comme précoce, joyeuse, mais ayant des difficultés dans les relations sociales, n'appréhendait plus de se rendre en cours de français.

Mise en cause pour harcèlement sur d'autres élèves

Pourtant, quelques mois plus tard, durant une session consacrée au harcèlement scolaire, l'enseignante a demandé aux élèves d'exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s'expliquer. Face à ses pleurs, l'enseignante s'était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d'après les récits des élèves.

En février 2019, les parents d'Evaëlle avaient porté plainte contre des élèves et retiré leur fille du collège. Celle-ci était depuis suivie par un psychologue mais un nouveau comportement violent dans son nouveau collège avait provoqué son passage à l'acte. L'enseignante est également mise en cause pour avoir harcelé deux autres collégiens et a obtenu un non-lieu pour une quatrième élève.

Quant aux trois adolescents initialement poursuivis pour avoir harcelé Evaëlle, un a bénéficié d'un non-lieu et deux ont été renvoyés devant le tribunal pour enfants pour harcèlement sur mineure.

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