Suicide de Lindsay : la famille de l'adolescente harcelée porte plainte pour "non-assistance à personne en péril", notamment contre le principal de son collège
"On n'a pas été aidés, on a été lâchés" : la mère de Lindsay, une adolescente de 13 ans qui s'est donné la mort, le 12 mai à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), après avoir été harcelée au collège et en ligne, a témoigné avec d'autres proches lors d'une conférence de presse, jeudi 1er juin. Leur avocat a annoncé le dépôt de quatre plaintes pour "non-assistance à personne en péril", à l'encontre du principal de son établissement, de l'académie de Lille, des policiers chargés d'une première plainte et contre Facebook France et Instagram France.
Scolarisée en quatrième au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, Lindsay s'est suicidée à son domicile, sur fond de harcèlement dans son établissement et sur les réseaux sociaux. Une "première situation de harcèlement" avait été signalée la concernant, "traitée par l'établissement", avait précisé le rectorat à l'AFP, affirmant que des sanctions avaient été prises et qu'un élève avait notamment quitté l'établissement.
Les insultes se poursuivent depuis le suicide
Les proches de Lindsay ont cependant accusé les autorités scolaires et la police d'avoir minimisé le harcèlement subi par la jeune fille et plusieurs de ses amies. "Il ne s'agit pas forcément d'envoyer des gens en prison, il s'agit de faire réagir", a expliqué l'avocat de la famille, Pierre Debuisson.
"Après la mort de Lindsay, des insultes ont continué et continuent de circuler" sur Instagram, a-t-il ajouté, citant des messages comme "Lindsay est enfin morte" et "nous irons pisser sur sa tombe". Des propos pour lesquels il reproche au réseau social de n'avoir procédé à aucune censure, a-t-il expliqué pour justifier la plainte.
L'avocat a également critiqué l'attitude du ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, qui avait réagi à ce suicide sur Twitter : Pierre Debuisson a jugé "inconcevable" de ne pas "prendre le soin d'aller à la rencontre [de la famille de l'adolescente] et partager quelques mots de compassion".
Une information judiciaire avait été ouverte le 20 mai, une semaine après la mort de la jeune fille de 13 ans. Cinq personnes ont été mises en examen le 25 mai : quatre mineurs pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide" et une personne majeure pour "menaces de mort". Le rectorat de l'académie de Lille a annoncé le 26 mai l'ouverture d'une enquête administrative. Les services scolaires auraient pu "aller plus loin dans le suivi", a reconnu Jean-Roger Ribaud, directeur académique dans le Pas-de-Calais.
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