Hausse des salaires des enseignants : "Emmanuel Macron ne tient pas les promesses qu'il avait faites pendant la campagne électorale" pour le SNES-FSU
"C'est un rendez-vous raté d'Emmanuel Macron avec le monde de l'éducation nationale", estime jeudi 20 avril sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU après les annonces d'Emmanuel Macron sur les salaires des enseignants. Le chef de l'Etat a annoncé une hausse de salaires "entre 100 et 230 euros net en plus par mois" pour tous, lors d'un déplacement dans un collège de l'Hérault consacré à l'école.
Pour Sophie Vénétitay, ce n'est pas suffisant : "Emmanuel Macron ne tient pas les promesses qu'il avait faites pendant la campagne électorale". Elle rappelle qu'il "avait promis 10% d'augmentation pour tous les enseignants sans contrepartie". Or, "là il annonce des chiffres de 100 à 230 euros par mois, ce qui correspond à 1,9 milliard d'euros". D'après ses calculs, "pour augmenter tous les professeurs de 10% sans nouvelle mission, il fallait mettre 3,6 milliards sur la table". Pour la secrétaire générale, ces annonces sont "très loin des promesses" et ne rattrapent pas "le décrochage salarial" : "Ça ne prend pas la mesure de la grave crise de recrutement que nous connaissons".
Elle revient ensuite sur "le pacte", annoncé par le président. Ces "missions que les professeurs vont s'engager à faire" sont, selon elle, "un retour du travailler plus pour peut-être gagner plus". Elle affirme que cette annonce n'est "pas bien acceptée du tout au regard de ce que ça signifie. Ce n'est pas de la revalorisation. Quand vous payez quelqu'un pour des tâches qu'il effectue en plus, ça s'appelle tout simplement le payer pour ce qu'il fait, c'est le principe de travail salarié".
Trop grande charge de travail
Ce pacte est compliqué à mettre en place pour les enseignants d'après elle, au regard de leur charge de travail actuelle : "Aujourd'hui, un professeur travaille 43h par semaine. On ne voit pas où on va pouvoir faire rentrer ces nouvelles tâches. Ce n'est pas ça qu'on attend". Concernant les remplacements et la volonté d'Emmanuel Macron que les professeurs absents sur des courtes durées soient plus facilement et systématiquement remplacés, "ça suppose des moyens humains, ce qu'encore une fois Emmanuel Macron ne met pas sur la table".
Sophie Vénétitay rappelle enfin que "dans les années 80, un professeur débutant gagnait 2,2 fois le smic" mais qu'aujourd'hui "il gagne 1,2 fois le smic. Pour revenir à ce niveau du début des années 80, il aurait fallu augmenter le salaire de 1 000 euros par mois. On en est loin", conclut-elle.
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