Jean-Michel Blanquer à Ibiza : une polémique "qui ajoute au sentiment d'être méprisés", réagissent enseignants et parents d'élèves
Les explications du ministre de l'Éducation nationale mardi soir ont-elles convaincu les professeurs et familles confrontés à un nouveau protocole sanitaire depuis la rentrée ? Réponses à Toulouse et en région parisienne.
Quand Isabelle, professeur de lettres dans un lycée toulousain, a découvert que son ministre était en vacances à Ibiza la veille de la rentrée des vacances de Noël : "J'étais choquée et j'avais en même temps une grande envie de rire. J'ai mieux compris la désorganisation totale de la rentrée."
"Effectivement, d'Ibiza c'était peut-être un petit peu compliqué de voir la réalité du terrain".
Isabelle, professeure de lettresà franceinfo
L'image d'un Jean-Michel Blanquer qui agit avec légèreté, bien loin de leur quotidien : c'est aussi ce que ressentent certains parents. Comme cette mère d'élève rencontrée devant une école primaire de Bagneux (Hauts-de-Seine) : "On ne vit pas la même vie. Nous, en tant que parents, on est dedans, nos enfants sont dedans, ils vivent une situation insupportable." Le ministre de l'Éducation a, précise-t-elle, "le droit de partir en vacances, mais s'il prend des décisions depuis ses vacances, qui vont générer des conséquences pour nous en retour, là, c'est un peu différent."
"Ce n'est pas le problème géographique, c'est que ça montre bien qu'ils ne sont pas dans les mêmes sphères et qu'ils ne sont pas dans le concret, qu'ils ne sont pas là 'avec nous', à subir tout ça."
Une mère d'élèveà franceinfo
Pour les enseignants, cette polémique n'est, explique Isabelle, qu'une goutte d'eau "qui ajoute au sentiment d'être méprisés depuis longtemps. C'est un terme que je n'emploie pas comme ça de manière légère. Ça ne fait que confirmer symboliquement - pour reprendre le terme de Jean-Michel Blanquer - ce qui se passe depuis que ce ministre est au pouvoir." Un avis partagé par Dominique, professeure d'histoire-géographie à Toulouse : "Le fonctionnement au dernier moment, ça fait cinq ans qu'on le vit avec monsieur Blanquer.Ce n'est pas nouveau."
"Certes, il a le droit de prendre des vacances, mais on n'envoie pas des directives le dimanche soir et à nous de nous débrouiller le lundi matin."
Dominique, enseignanteà franceinfo
Les deux enseignantes étaient grévistes la semaine dernière. Jeudi 20 janvier, alors qu'un nouvel appel à la grève est lancé, elles feront cours pour des raisons financières d'abord et pour ne pas pénaliser leurs élèves. Mais elles se réservent pour la journée de mobilisation suivante, le 27 janvier.
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