La Singularity University en "croisade" dans les grandes écoles françaises
Zak Allal, l'ambassadeur de la Singularity University en France, est en mission depuis plus d'un an en France. Il a tenté sa chance avec plusieurs grandes écoles, et finalement, c'est l'école d'ingénieurs Telecom Paris Tech qui a mordu à l'hameçon : un étudiant partira sur le campus américain l'été prochain.
Une satisfaction pour Zak Allal : "C'est la première fois ! On voulait vraiment s'ouvrir à la France, se réjouit-il. Je pense que c'est une excellente initiative qui pose la première pierre d'un pont reliant la Silicon Valley à la France et qui permettra le retour de ces cerveaux dans l'Hexagone afin de nourrir l'économie et la société française."
Et le but pour l'université, c'est de convaincre les élites françaises des bienfaits des progrès techniques. Pour Zak Allal, il faut changer les mentalités :
"Si on ne parvient pas à décoder la technologie, on ne peut pas progresser, créer des réformes et avoir un impact direct sur la société."
La fascination du progrès
C'est la grande question car les établissements tricolores ont déjà des partenariats très sérieux avec des universités prestigieuses. Là, il ne s'agit pas d'une université au sens académique du terme mais plutôt un centre de formation continue totalement dédié au progrès.
Ce qui attire la Singularity University, c'est une certaine fascination pour le progrès justement. Patrick Duvaut est le directeur de la recherche à Télécom Paris Tech : "Cela a pris une cinquantaine d'années pour que la moitié de la population mondiale ait un téléphone fixe. Cela a pris dix ans pour le téléphone mobile. Deux à trois ans pour les réseaux sociaux. Cette accélération de l'adoption des technologies a impact économique prodigieux."
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Les entreprises françaises y voient aussi un intérêt. Le Crédit Agricole finance par exemple une bourse de 30.000 dollars pour les étudiants. La première banque de France est fascinée par cette université. Jean-Paul Mazoyer est le directeur industriel du groupe Crédit Agricole :
"Les Américains ont cette faculté de dire : 'On va financer des projets dont l'objectif est de changer le monde !'"
Cette université est-elle vraiment transhumaniste ?
Est-ce le signe que les transhumanistes avancent masqués en France ? Les responsables de cette université passent leur temps à dire qu'ils ne sont pas transhumanistes, mais en réalité quand on se rend dans cette université, on voit bien des imprimantes 3D partout, des robots, et le discours qui est délivré, c'est bien de changer le monde, voire de le sauver. On voit par exemple des prototypes d'organes humains imprimés pour être transplantés.
L'idée des fondateurs peut être également de relier son cerveau à un ordinateur pour sauver sa mémoire. Rien n'est interdit et ce qui est clair aujourd'hui, c'est que la France est une terre de croisade, le but est bien de convertir une partie des élites aux vertus, sans limites, du progrès.
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