Cet article date de plus d'onze ans.

La vie sans pilule

Quelles seront les conséquences de l'affaire des pilules de 3e et 4e générations sur la contraception des femmes ? Quels effets cette affaire aura -t-elle sur le comportement des utilisatrices de pilule ? Et aujourd'hui, comment vit-on sans pilule ? Une chercheuse de l'Inserm, une militante du planning et de simples jeunes femmes évoquent la ou leur contraception. Récit.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France)

Faire l'amour sans souhaiter avoir d'enfant. Il y a un peu
plus de 40 ans, cette liberté aujourd'hui acquise par les femmes n'existait
pas. Avant que la pilule contraceptive ne soit autorisée,  les femmes pratiquaient les méthodes aussi aléatoires que le retrait
du partenaire ou la méthode Ogino. Aujourd'hui, les femmes ont  le choix. En théorie.

Plus de 60 ans plus tard, vendredi matin au planning familial du boulevard Masséna, dans le 13ème arrondissement de Paris. Dans un salon aux meubles en bois, un gynécologue et une
psychologue du planning présentent à sept jeunes filles plutôt intimidées les
différents moyens de contraception. Anneau vaginal, patch, implant contraceptif...

Choisir sa contraception

Bien
enfoncées au fond de leurs sièges, encore engoncées dans leurs manteaux, les
jeunes femmes observent avec attention chacun des objets qui circulent autour
de la table. Pendant la réunion, les unes après les autres, elles rejoignent la
salle d'examen où avec le médecin elles choisiront un contraceptif.

C'est Héléna qui sort de cette pièce. De longs cheveux noirs encadrent son visage fin. La voix est mal assurée mais la cette jeune femme a pris sa décision sans hésiter. A 20 ans, elle vient de se faire poser un stérilet.

Au Planning, aucun médecin ne dira à une femme qui n'a jamais eu d'enfant qu'il ne peut pas lui poser un stérilet. Mais en cabinet privé, de nombreuses jeunes femmes assurent qu'on leur refuse ce mode de contraception. Pourtant, depuis 2004, les professionnels de santé sont informés par la Haute Autorité de santé que ce mode contraceptif est parfaitement adapté à toutes les femmes, y compris les nullipares.

La diversité des moyens contraceptifs existe mais les médecins ne proposent pas systématiquement toutes les options par habitude ou par manque de formation. Poser un stérilet ou expliquer comment mettre un diaphragme à une femme, cela s'apprend et demande du temps. Pour plus de 45% des femmes ce sera donc la pilule. Pas pour Amélie, une jeune femme blonde de 21 ans qui  n'a pas voulu s'y résoudre.

Amélie n'a aucun souci avec ses hormones. Mais pour beaucoup de femmes, la remise en cause récente des pilules de troisième et quatrième générations pose question. Avant même cette affaire, certains jeunes femmes commençaient à développer une méfiance à l'égard de la pilule.

En 2012, l'heure n'est pas encore à un rejet de la pilule, elle demeure même le contraceptif préféré des Françaises. Nathalie Bajos a mené pour l'Inserm les deux dernières enquêtes qui concernent la vie contraceptive des Françaises. Pour la sociologue, la pilule reste majoritaire aujourd'hui mais elle serait en danger.

 

 

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