Le niveau des élèves français en maths et en sciences est en dessous de la moyenne de l'OCDE mais cesse de chuter, selon une étude internationale
Le niveau des élèves français en maths et en sciences est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE, mais cesse de chuter. C'est ce que révèle le dernier classement de l’Organisation internationale indépendante pour l'évaluation scolaire Timss (Trends in international mathematics and science study) pour l'année 2023, publié mercredi 4 décembre. Depuis 1995, cette enquête s’intéresse tous les quatre ans aux niveaux des élèves de CM1 et de 4e, dans les pays de l'UE et de l'OCDE.
Pour les mathématiques, selon cette étude, la France est classée dernière de l'Union européenne pour les CM1. Elle est avant-dernière pour les 4e. Mais la baisse du niveau des élèves français que l'on constatait depuis les années 1990 semble s’arrêter. La différence avec les meilleurs pays (Singapour, Taïwan, Corée du Sud) est globalement la même qu’en 2019. Il y a quatre ans, les collégiens français de 4e en 2019 affichaient le niveau des élèves de 5e de 1995 en mathématiques.
Les garçons plus forts que les filles en maths
Dans le détail, l'étude Timms révèle deux éléments intéressants. En CM1, l’écart entre les garçons et les filles augmente en maths comme en sciences. En mathématiques, il n'est pas loin de doubler en quatre ans. Cet écart était de 13 points en 2019, il passe à 23 points quatre ans plus tard. Si cette tendance se remarque dans d’autres pays, la France est celui où cette prévalence des garçons est la plus marquée de la zone Union européenne – OCDE.
Enfin, les chercheurs observent que chez les jeunes de 4e, si le score moyen en maths ne bouge quasiment pas depuis quatre ans, il cache de grosses disparités de niveau qui s’accroissent, avec à la fois plus d’élèves très bons, et plus d'élèves en grosse difficulté. "On ne fait que réagir à chaque évaluation. On manque très clairement d'une réflexion de fond devant une discipline qui est indispensable pour tout le monde", se désole mercredi sur franceinfo Claire Lommé, coordinatrice ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) et anciennement professeure de mathématiques en collège. Claire Lommé se dit bouleversée par les écarts entre les élèves favorisés ou moins favorisés. "On est aux alentours de 80 points. On a un vrai scandale qui se joue. On accroît encore les écarts entre les différents élèves, et ça, c'est absolument inentendable", affirme-t-elle.
"Cette augmentation des inégalités, on l'avait vue aussi dans les évaluations nationales de début de seconde", note Thierry Rocher, directeur de l'évaluation à la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), direction qui dépend du ministère de l'Éducation nationale, et président de l'International Association for the Evaluation of Educational Achievement (IEA), qui produit l'étude Timss. "Il y a un phénomène d'accroissement des inégalités sur ces dernières années, qu'il s'agisse de la quatrième ou de la seconde en mathématiques." Pour Claire Lommé, la "bosse de maths" n'existe pas. "Je suis enseignante spécialisée, j'enseigne à des enfants en situation de handicap et je peux vous l'assurer, les maths sont à la portée de tout le monde", affirme-t-elle.
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