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Les profs dans la rue contre le manque de moyens

C'est un mouvement d'ampleur qui se prépare aujourd'hui dans l'Éducation nationale. Après avoir manifesté en ordre dispersé, d'une académie à l'autre, depuis le début de l'année contre la suppression de 16.000 postes dans le budget 2011, cette mobilisation nationale à l'appel de la FSU promet d'être plutôt suivie. Près d'un tiers des enseignants du primaire devraient être grévistes.
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Près d'un enseignant sur trois en grève

Le SNUipp, principal syndicat du primaire, confirme. "Un enseignant sur trois" ne devrait pas faire classe ce jeudi. A Paris, 22,97% ont déclaré leur intention de faire grève, selon le rectorat. 40%, selon le syndicat. En tout cas, 208 des 662 écoles de la capitale feront l'objet d'un service minimum d'accueil. C'est d'ailleurs parce que l'organisation de ce service minimum impose eux grévistes des déclarations préalables, que l'on connaît déjà ces prévisions dans l'élémentaire. Dans le secondaire, les chiffres ne seront connus qu'aujourd'hui.

Très engagés dans les manifestations contre la réforme de la retraite organisées à l'automne dernier, c'est toutefois la première fois que les enseignants chôment et défilent pour la défense de l'éducation cette année. Une journée à l'appel de la FSU, la CGT et Sud. Dans certains départements, comme Paris, l'appel est même unitaire, puisque l'ensemble des syndicats s'y sont ralliés.
_ Des manifestations sont prévues dans plus de 70 départements. À Paris, le cortège partira à 14h30 du Luxembourg pour le ministère de l'Éducation nationale.

Des parents d'élèves, tous solidaires

La FCPE, principale fédération de parents d'élèves, sera des cortèges, comme d'habitude?. En revanche, une fois n'est pas coutume, même la Peep, fédération plutôt à droite a décidé d'interpeller le gouvernement. Pour la première fois de son histoire, elle a écrit une lettre ouverte au ministre de l'Éducation pour dénoncer "une dégradation visible des conditions d’enseignement des élèves".

Les revendications

Après avoir enduré 50.000 suppressions de postes de 2007 à 2010, voilà que les établissements doivent subir de nouvelles coupes sombres. Alors que les effectifs d'élèves par classe sont en hausse, alors que le budget que la France consacre au primaire est inférieur à la moyenne dans l'OCDE, alors que la part du PIB français destinée aux enseignements primaire et secondaire diminue depuis 1995, les écoles et collèges vont devoir compter à la rentrée prochaine avec 16.000 temps plein d'enseignants de moins.

Le détail des suppressions... après les cantonales

Des coupes qui incombent pour la première fois aux recteurs d'académie (avant, elles étaient organisées par le ministère). Dans le primaire, ceux-ci ont évité de toucher aux enseignants postés, et se sont donc rabattus sur les remplaçants, les intervenants extérieurs en langue et les professeurs spécialisés dans la difficulté scolaire, à savoir les enseignants des Rased.

La situation reste toutefois sensible, et le suspense insoutenable pour les enseignants. Car si l'on connaît le nombre de suppressions de postes par académie, la majorité des écoles individuellement n'apprendront leur propre sort... qu'après les élections cantonales. Et ces coupes ne seront vraisemblablement pas les dernières. Le gouvernement prévoit de continuer les suppressions de postes à ce rythme en 2012 et 2013.

Cécile Quéguiner, avec agences

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