Mixité sociale : 20 départements vont expérimenter de nouvelles règles d'affectation dans les collèges
Comment améliorer la mixité sociale dans les collèges ? Comment casser les ghettos ? La question est récurrente. Le ministère de l'Education organise ce mercredi à Paris la première grande journée nationale de la mixité scolaire, avec les responsables des départements, les recteurs et les représentants des parents d'élèves.
En novembre dernier, la ministre de l'Education avait annoncé des expérimentations à venir dans quelques départements volontaires pour la rentrée 2016. L'idée était de changer les règles du jeu pour favoriser la mixité sociale. Le sujet est sensible pour les élus et tous ne sont pas prêts à vouloir changer les règles pour l'affectation des élèves dans les collèges.
20 départements, 10 de droite et 10 de gauche, ont finalement accepté cette expérimentation et vont l'appliquer pour une petite partie de leur territoire. Il y aura donc des changements concrets dès la rentrée dans une soixantaine de collèges (seulement) sur plus de 7.000, le ministère et les élus avancent très prudemment.
Plusieurs recettes vont être utilisées
A La Rochelle, Roanne ou Nancy par exemple, les départements ont choisi de redessiner certains secteurs en fonction de l'habitat pour mieux mélanger les élèves. A Rive-de-Gier, dans la Loire, ou à Redon, en Ille-et-Vilaine, c'est une autre méthode qui est expérimentée : les parents pourraient avoir le choix entre plusieurs collèges dans un même secteur. Enfin à Montpellier, ce sont des moyens qui sont investis sur un collège particulier, le collège de Las Cazes, pour le redresser et attirer de meilleurs élèves.
Le ministère de l'Education publie un document qui présente un éventail de solutions possibles pour favoriser la mixité, l'équivalent d'un livre de recettes à disposition des élus d'autres villes concernées par ces changements pour la rentrée.
Il s'agit de Strasbourg, Rennes, Limoges ou Paris, où les projets ne sont pas encore officiels.
Le dispositif à la loupe
Rentrée 2016
Bas-Rhin : 4 collèges concernés à Strasbourg (dont certains en réseau d'éducation prioritaire), des collèges aux profils très variés où les élèves seront mieux mélangés ( les familles seront prévenues au printemps) et 2 collèges dans la commune de Bischwiller.
Meurthe-et-Moselle : à Nancy, 5 collèges sont concernés, près de 1800 élèves en tout (expérimentation importante en volume). Sur 3 collèges du nord du centre-ville, dont l'un est en reconstruction (le collège Lamour pour 2017), la sectorisation est redéfinie. Effort également sur un collège du centre-ville et un autre plus au sud-ouest. Là, l'idée est de renforcer l'attractivité du collège Guynemer réputé défavorisé qui est hors éducation prioritaire, Son recrutement va changer. Un travail concerté avec les écoles primaires, notamment l'école Jean-Jaurès.
Hérault : à Montpellier, 1 collège concerné, le collège Las Cazes en réseau d'éducation prioritaire. L'offre pédagogique va être renforcée pour le rendre plus attractif : ce collège sera le troisième collège numérique du département (distribution de tablettes), avec davantage de sport, une meilleure offre linguistique, une section "arts de la scène".
Gard : à Nîmes, pour 5 des 7 collèges, les élèves auront le choix entre 2 établissements.
Loire : 2 collèges concernés à Rive-de-Gier, un millier d'élèves en tout. Dans cette commune, l'académie créé un "secteur multi-collèges", les familles des élèves de CM2 seront informées en mars des nouvelles règles, elles auront le choix entre plusieurs collèges d'un même secteur, le but est d'équilibrer les deux collèges.
Toujours dans la Loire, des collèges sont également concernés à Roanne (plus de 700 élèves). L'un d'eux souffre d'une image négative et d'une fuite vers le privé, l'autre vient d'être reconstruit et possède de solides atouts. Le secteur sera donc redessiné et les familles pourront exprimer des vœux. Si elles n'obtiennent pas leur premier choix, des critères seront appliqués : priorité aux élèves handicapés, aux boursiers et aux fratries.
Haute-Loire : les changements concernent le collège Joachim-Barrande à Saugues, au sud-est du département. Une section sportive option équitation va être créée selon le département. Des élèves hors secteur seront donc accueillis.
Charente-Maritime : à La Rochelle, 2 collèges, l'un très défavorisé, l'autre plutôt favorisé, vont être mélangés. Le département va intervenir sur un secteur géographique socialement très marqué. L'académie va jouer sur l'offre pédagogique des collèges et elle va limiter les dérogations.
Rentrée 2017
Ille-et-Vilaine : à Redon, l'académie créé un secteur multi-collèges qui englobe un collège privé. Des collèges pourraient également être concernés à Rennes.
Haute-Savoie : l'académie et le département créént un secteur multi-collèges à Rumilly, comprenant 3 collèges publics dont un nouveau, qui ouvrira ses portes en septembre 2017, les familles auront donc le choix entre ces établissements.
Haute-Garonne : pas d'informations à ce stade.
Tarn : pas d'informations à ce stade.
Maine-et-Loire : possibilité à l'étude d'un secteur multi-collèges à Angers, autour d'un collège classé en REP+.
Puy-de-Dôme : 2 territoires pilotes sont envisagés, dont un secteur multi-collèges, à Clermont-Ferrand.
Haute-Vienne : expérimentation prévue à Limoges.
Vienne : expérimentation prévue à Châtellerault.
Paris : plusieurs collèges dans des arrondissements de gauche pourraient être concernés, au nord et au sud-est de Paris.
Seine-Saint-Denis : plusieurs collèges à l'étude notamment à Clichy et Noisy-le-Grand.
En discussion pour 2017
Dans ces départements, les concertations sont plus difficiles, l'experimentation sera donc en place pour 2017 au mieux.
Marne : expérimentation prévue à Châlon-en-Champagne, mais désaccord au niveau du département.
Doubs : expérimentation prévue à Montbéliard (opposition politique).
Indre-et-Loire : projet à Joué-les-Tours.
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