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Mobilisation des "stylos rouges" pour les salaires : "Les enseignants sont moins bien rémunérés que dans les autres pays", confirme un spécialiste

Le collectif d'enseignants, qui milite en dehors des syndicats, organise quatre rassemblements samedi, dont un à Paris devant le ministère de l'Éducation nationale. 

Article rédigé par Alexis Morel, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les "stylos rouges" regroupent des enseignants en colère (illustration).  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les "stylos rouges" organisent samedi 2 février leur première mobilisation nationale avec quatre rassemblements prévus à Paris, devant le ministère de l'Éducation nationale, ainsi qu'à Bordeaux, Lyon et Nice.  Ce collectif d'enseignants, né hors syndicats sur les réseaux sociaux, réclame notamment "de meilleurs salaires". Et la comparaison avec les autres pays occidentaux leur donne plutôt raison. 

Une lente progression de carrière

Peu considérés, car mal payés : pour les "stylos rouges", le lien est évident. Le salaire moyen d'un enseignant français était en 2016 de 2 380 euros nets, mais ce montant cache de fortes disparités. Et la France est en effet mal classée en Occident, sauf pour les fins de carrière. "Quand on regarde les enseignants dans la globalité, on voit qu’ils sont bien moins rémunérés que dans les autres pays", constate Eric Charbonnier, spécialiste éducation à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). "En milieu de carrière, un enseignant allemand gagne le double d’un enseignant français. C’est véritablement problématique. Le salaire net d’un enseignant débutant en France est autour de 1 600 euros. Au bout de dix ans de carrière, il monte à 1 800, 1 850 euros. On voit bien que la progression est lente", ajoute-il.

Des pistes de réflexion 

En France, le niveau de vie des professeurs baisse depuis plus de quinze ans. Ailleurs, la tendance est plutôt à l’augmentation des salaires, mais parfois avec des logiques bien différentes. "Dans d’autres pays, on a des rémunérations au mérite. C’est aussi un aspect qu’il faudrait prendre en compte, réfléchir au temps de travail devant l’élève, réfléchir à l’évaluation des enseignants pour leur permettre d’avoir une progression plus rapide dans la carrière", explique Eric Charbonnier. Mais de leur côté, les "stylos rouges" réclament surtout et en priorité le dégel du point d’indice et l’indexation des salaires sur l’inflation.  

Le gouvernement rappelle, lui, qu'un plan de revalorisation des carrières est en cours, d'un total d'un milliard d'euros d'ici la fin du quinquennat. 

Les "stylos rouges" se mobilisent le 2 février - un reportage d'Alexis Morel

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