Montpellier : une étudiante témoigne des violences dans la faculté de droit
Dans la nuit du 22 au 23 mars, des étudiants montpelliérains protestant contre la loi Vidal sur les règles d’accès à l’université occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit. Ils en ont été expulsés par des hommes cagoulés et armés de palettes de bois tranchantes.
Protestant contre la loi Vidal sur les règles d’accès à l’université, des étudiants de Montpellier occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit la nuit du jeudi 22 mars. Des hommes cagoulés et armés "de palettes" ont fait irruption dans la salle, frappant et menaçant les étudiants pour les en déloger.
Lena, étudiante en première année de classe préparatoire à Montpellier, était dans l’amphithéâtre. Elle a filmé les coups : "ils attrapent deux personnes, il les fracassent (…) avec des bâtons, avec des tasers, d’une manière très violente." Plusieurs étudiants auraient été transportés à l’hôpital car "ils avaient le crâne ouvert (…) par des coups de bâton, des coups de matraque, des coups de palette".
Plusieurs enquêtes en cours
Selon elle, les agresseurs étaient une dizaine. Parmi eux, certains étudiants en droit auraient reconnu des chargés de TD. Des "professeurs qui exercent à la fac de droit (…) qu’on n’a pas interdit d’exercer à l’heure actuelle" dénonce Léna. Elle affirme également que le doyen de la faculté de droit était présent : "Il ne s’est pas interposé (…) il se poste là et il regarde, avec l’air satisfait." S’il a nié avoir assisté aux agressions, le doyen Philippe Pétel a remis sa démission le lendemain.
Alors que les images des agressions étaient diffusées en masse sur les réseaux sociaux, le président de l’université a porté plainte contre X et le parquet de Montpellier a ouvert une enquête pour "faits de violence en réunion et avec arme". La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, a quant à elle condamné les violences et missionné l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche.
Tensions autour de la reprise des cours
Dimanche, le président de l’université de Montpellier Philippe Augé a annoncé la fermeture de la faculté de droit jusqu'à ce que la situation soit "complètement apaisée". Lundi, des étudiants manifestaient leur soutien à leurs camarades agressés et demandait la démission des professeurs impliqués tandis que d’autres réclamaient la reprise des cours.
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