Pour favoriser la mixité sociale dans les grandes écoles, il faut "faire sauter la barrière des écrits"
Le taux d'étudiants boursiers est de 38% dans l'ensemble de l'enseignement supérieur mais chute fortement au sein des grandes écoles.
Comment améliorer la mixité sociale dans les grandes écoles ? Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, vient de fixer un objectif : que le taux de boursier dans les grandes écoles soit le même que dans l'enseignement supérieur, d'ici cinq ans.
En effet, seulement 19% des étudiants de l'Ecole Normale Supérieure sont boursiers, 11% à Polytechnique, contre 38% dans l'ensemble de l'enseignement supérieur. "Nous avons 27% de boursiers parmi les candidats", détaille Félix Papier, directeur général adjoint de l’ESSEC Business School en charge du programme "Grande Ecole", invité sur franceinfo. Un taux qui chute donc fortement parmi les candidats admis. Or, "pendant la scolarité et au moment de l'insertion professionnelle, il n'y a plus de différence", poursuit-il.
Atteindre 20 à 25% d'étudiants boursiers d'ici 5 ans
Pour favoriser la mixité sociale dans les grandes écoles, trois rapports préconisent un système de bonification de points pour les candidats boursiers lors des concours d'entrée : des points bonus attribués aux boursiers lors des épreuves écrites d'admissibilité. "L'idée est de faire sauter la barrière des écrits", estime Félix Papier. "Nous avons l'objectif d'atteindre 20 à 25% d'étudiants boursiers parmi nos étudiants d'ici à 5 ans". En revanche, l’ESSEC Business School, contrairement à Sciences Po, n'a pas "l'intention de fixer des quotas".
Par ailleurs, selon Félix Papier, "l'indicateur du statut boursier du Crous est très imparfait pour voir le milieu social d'un candidat. Il est important d'entamer un dialogue au sens large pour mieux définir quels profils ont besoin d'un coup de pouce pour être intégrés."
En ce qui concerne les frais d'inscription, parfois élevés, "nous avons une grille d'exonération partielle des frais de scolarité pour les boursiers, et il existe la voie de l'apprentissage qui permet de recevoir un salaire et d'être exonéré de frais de scolarité."
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