Pour ou contre la réforme des rythmes scolaires ?

Quatre jours et demi de cours au lieu de quatre, des heures de cours mieux réparties et plus de temps pour déjeuner et pour les loisirs : la réforme des rythmes scolaires qui entre en application pour cette rentrée 2013 doit alléger les journées de cours des écoliers français et leur permettre d'être plus concentrés à l'école. Deux enseignants expliquent pourquoi ils sont pour et contre ce décret-phare du gouvernement Ayrault.

POUR | Une réforme nécessaire pour "une meilleure cohérence du système "

"Une réforme attendue depuis 20 ans ", voilà la première réaction de Bertrand Subsol, directeur et enseignant d'une école élémentaire à Rion-des-Landes, quand il évoque la mesure mise en place par le gouvernement à la rentrée. Le maître d'école se félicite que l'on prenne "enfin en considération le rythme des enfants " avec des heures de cours mieux réparties sur la semaine. Des aménagements qui devraient selon lui permettre aux écoliers d'être plus concentrés lors de l'enseignement des différentes matières.

Seul petit bémol selon l'enseignant du primaire : cette mesure n'est qu'une étape vers une modification plus profonde du système, et ne sera efficace qu'avec une réforme globale des programmes scolaires. Mais le directeur se veut confiant : "La modification des programmes est prévue, on l'attend avec impatience ".

CONTRE | "Une réforme sans vraie concertation "

Marie (le prénom a été modifié) est enseignante dans une école maternelle de Seine-et-Marne. Et elle n'est pas du tout convaincue par cette mesure censée alléger les semaines des écoliers français : "Les élèves vont faire plus d'heures de présence dans les locaux scolaires ", souligne l'enseignante.

Avec cette volonté d'alléger les journées de travail, les enfants viendront une demi-journée de plus à l'école et y passeront en effet plus de temps puisque les pauses déjeuners seront plus longues. "On se permet de faire des choses aux enfants que l'on trouverait inadmissible si on se les appliquait à nous-mêmes ", affirme la jeune femme.

"On va vers une école à plusieurs vitesses ", craint l'enseignante qui pense que ces temps supplémentaires à l'école ne seront pas comblés de la même manière en fonction des écoles. Le temps périscolaire sera à la charge des établissements, et la jeune femme estime que toutes les activités proposées ne se vaudront pas d'une école à une autre.

Dernier reproche : l'enseignante considère que cette réforme n'a pas fait l'objet d'une vraie concertation, les discussions entre syndicats et gouvernement ayant eu lieu en juin 2012, soit au moment où la majorité du corps des enseignants était déjà en vacances.