Les syndicats d'enseignants demandent l'abandon des évaluations des élèves de CP : "un caprice ministériel", selon le Snuipp-FSU
Selon Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, ses collègues enseignants "ne souhaitent pas de nouveau mettre les élèves en difficulté", alors que s'annonce la semaine prochaine la deuxième phase des évaluations des élèves de CP, contre laquelle ils s'opposent.
Les syndicats d'enseignants ont tous signé mardi 15 janvier une lettre ouverte demandant au ministre de l'Education nationale de renoncer à la deuxième phase des évaluations des élèves de CP, qui doit débuter la semaine prochaine, au motif qu'elles "ne servent à rien" telles qu'elles sont menées, a indiqué mercredi sur franceinfo Francette Popineau, la secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire.
Un "caprice" qui "ne repose sur rien"
"Les collègues ne souhaitent pas de nouveau mettre les élèves en difficulté", a expliqué Francette Popineau, alors que les résultats des premières évaluations du mois d'octobre ont révélé que 23% des élèves en début de CP avaient des difficultés à reconnaître les lettres et le son qu'elles produisent.
Mais pour Francette Popineau, ces évaluations sont "juste un caprice ministériel" de Jean-Michel Blanquer "qui ne repose sur rien". Au premier trimestre, les enseignants avaient fait remarquer que les tests étaient anxiogènes et inadaptés à des élèves de CP qui ne savent pas encore lire. "Les collègues ne souhaitent pas de nouveau cautionner l'idée que lire ce serait simplement déchiffrer, a-t-elle ajouté. Lire c'est comprendre, c'est mettre du sens. Lire ce n'est pas faire de la musique avec des sons", a dit Francette Popineau.
"Aucun effet" sur l'apprentissage faute "d'analyses fines"
La représentante du Snuipp-FSU estime donc que les évaluations "telles qu'elles ont été faites ne servent à rien" et n'ont "aucun effet sur les apprentissages des élèves", notamment parce qu'il n'y pas, selon elle, "d'analyse fines de ces évaluations".
Les syndicats demandent donc à Jean-Michel Blanquer "l'abandon pur et simple de ces évaluations". En cas de refus du ministre, les enseignants menacent "de ne pas les faire passer pour protéger leurs élèves", précise Francette Popineau. Le Snuipp-FSU, le SE-Unsa, le Sgen-CFDT, le Snudi-FO, la CGT-Éduc’action et SUD-Éducation ont signé cette lettre ouverte destinée à Jean-Michel Blanquer demandant l'abandon des évaluations de CP.
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