Budget 2025 : l'Assemblée et le Sénat votent en commission pour supprimer le Service national universel
Deux chambres, deux majorités, mais un même résultat. Dans leurs commissions des finances respectives, l'Assemblée nationale et le Sénat ont toutes deux voté, mercredi 30 octobre, pour la suppression du Service national universel (SNU) dans le budget de l'Etat. Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le dispositif lancé en 2019 devait être généralisé à la rentrée 2026, selon le précédent Premier ministre Gabriel Attal.
Mais en septembre la Cour des comptes avait dressé un bilan sévère, estimant les coûts du SNU entre 3,5 et 5 milliards d'euros par an. De quoi se voir qualifier par le député écologiste Jean-Claude Raux et le socialiste Pierrick Courbon de "gadget présidentiel" qui "ne marche pas" et "coûte cher" ou encore d'"hérésie budgétaire" qui a "raté sa cible".
Les élus du Nouveau Front populaire ont ainsi fait adopter un amendement réaffectant au secteur du sport amateur la totalité des 128 millions d'euros fléchés vers le SNU en 2025. Cette victoire symbolique fait écho à l'adoption d'une position similaire en début de soirée par le Sénat, dont la commission des finances a pour sa part voté une baisse de 100 millions d'euros des crédits du SNU.
Une généralisation plus d'actualité ?
Une décision prise à l'unanimité moins deux abstentions, a précisé à l'AFP le sénateur socialiste Eric Jeansannetas. Cet amendement sera à nouveau présenté en séance publique lors de l'examen du volet "dépenses" du budget par le Sénat début décembre.
"Après cinq ans d'expérimentation, il n'apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante (...) pour justifier la poursuite de son déploiement."
Eric Jeansannetas, sénateur de la Creusedans un rapport consulté par l'AFP
L'élu de la Creuse y observe en outre que "les objectifs font du surplace" et se demande par conséquent "si l'objectif de [sa] généralisation est encore d'actualité".
Le gouvernement a de son côté affirmé qu'il "ne souhaite pas supprimer le Service national universel", a déclaré jeudi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Cependant, "la situation financière telle qu'elle est aujourd'hui ne permet pas la généralisation", a-t-elle reconnu.
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