Un an après la réforme des rythmes scolaires : un bilan à nuancer

Il y aura peu de changements dans les rythmes scolaires à la rentrée prochaine. C'est le résultat d'un rapport du ministère de l'Education nationale publié ce matin. Un an après la généralisation des nouveaux rythmes scolaires par la réforme de Vincent Peillon, les collectivités locales ont choisi en grande majorité de garder leur organisation pour la rentrée 2015. La semaine de quatre jours et demi est donc devenue la norme avec l'école le mercredi matin et la plupart des villes ont choisi de raccourcir les après-midi de classe. 

Parmi les emplois du temps qui concentrent le périscolaire sur un après-midi, la moitié le feront le vendredi dès la rentrée 2015, soit une baisse de 6 points en un an. Ce changement, qui conduit  un week-end de deux jours et demi, avait été très critiqué, considéré comme une coupure trop longue pour les apprentissages.

Marseille fait à nouveau figure d'exception pour l'année prochaine, c'est l'une des rares villes de France qui a choisi de changer d'organisation pour la rentrée. Cette année, les élèves marseillais n'avaient pas classe le vendredi après-midi. En septembre, ils seront libres soit le mardi après-midi, soit le jeudi après-midi, le but étant d'étaler le temps de travail des animateurs sur deux demi-journées.

Seulement 6% des organisations du temps scolaire seront amenés à changer de façon conséquente en septembre, selon les chiffres avancés par le ministère de l’Education. Par ailleurs, 2,3% des élèves auront classe le samedi matin dès le mois de septembre alors qu’ils étaient 5,5% à la rentrée. Dès lors, plusieurs établissements devraient aussi modifier la répartition des cours et des ateliers dans la semaine mais le ministère assure que cela ne devrait avoir qu’une influence mineure sur les horaires. 

L’apparent engouement pour cette réforme épineuse et autrefois polémique, est pourtant à analyser avec des pincettes. En effet, il ne peut être négligé le nouveau contexte créé par la réforme qui fait des projets éducatifs territoriaux (PEDT) - ces plans de partenariats entre élus, écoles et associations pour définir les activités périscolaires – la condition même pour pouvoir désormais percevoir des moyens alloués par l’’Etat afin de mettre en place ces activités périscolaires. Alors que le rapport se félicite de la généralisation de ces PEDT qui s’illustrent à 77% par des activités artistiques, il ressort que les communes ne sont pas égales face aux montants des aides financières pour ces activités.

Deux études pour suivre les effets de la réforme

Le ministère annonce par ailleurs dans le rapport, que deux études seront lancées à la rentrée 2015, pour évaluer l’impact de la réforme sur les apprentissages et les résultats des élèves.

La première concernera des élèves entrés au CP en 2011, ils seront évalués en français et en maths en fin de CM2, l'autre permettra de comparer différentes organisations dans les rythmes et leurs effets sur les apprentissages. Mais il faudra attendre 2017 pour avoir des résultats alors que le ministère avait pourtant promis un premier bilan dès cette année.

Par ailleurs, la question de la fatigue de l’enfant, souvent évoquée par les opposants à la réforme, fera également l’objet d’une "recherche" à partir de l’année scolaire 2015-2016, afin de comparer les rythmes de vie des enfants fréquentant des établissements "dont les emplois du temps journaliers et hebdomadaires diffèrent". 

En attendant, le ministère de l’Education nationale publiera à partir de vendredi prochain l’organisation des rythmes de l’école des enfants sur son site, www.education.gouv.fr.