Campagne contre les violences éducatives ordinaires : "Il n’y a pas de bonne fessée et de mauvaise fessée", souligne l'association Enfance sans violence
"L’être humain qui subit ces violences de façon ordinaire imprime cette violence comme un apprentissage", déplore Céline Quelen, présidente de l’association Enfance sans violence à l’origine d'une campagne de sensibilisation contre les violences éducatives ordinaires faites aux enfants qui a été dévoilée lundi 29 avril. Elle était l'invitée de l'émission Ma France sur France Bleu le même jour.
"Il y a dans ces violences la bonne intention du parent d’éduquer avec les outils qu’il a, c’est-à-dire avec les outils qu’il connaît, avec ce qu’il sait faire, malheureusement de la violence", décrit Céline Quelen. Or les conséquences sur l'enfant sont durables : "En termes de conséquences sur l’enfant, sur son développement, sur le fait de l’accompagner dans ses besoins fondamentaux et dans l’écoute de ses émotions, malheureusement [les violences ordinaires] ont la même forme de dégradation et de conséquences délétères que les autres types de violences".
"Il n’y a pas de petite violence"
Elles constituent en effet un héritage, comme tout type d'apprentissage. "C’est scientifiquement prouvé, poursuit la présidente de l'association, ces enfants le subissent tout au long de leur enfance et ça vient amener dans le cerveau comme un apprentissage, comme vous apprendriez une langue ou une petite comptine pour enfant". Elle ajoute que "l’être humain qui subit ces violences de façon ordinaire imprime cette violence comme un apprentissage, parce que le cerveau ne sait pas faire le distinguo entre les bonnes choses et les mauvaises choses et il retient les expériences les plus fréquentes".
"En fait, l’autorité se pose par une posture parentale non violente avant tout."
Céline Quelen, présidente de l'association Enfance sans violencesur France Bleu
L'association dénonce les "croyances" sur "ces notions d’enfants rois". "Il y a un gros mélange qui est de se dire qu’on ne peut poser son autorité que par de la violence, que par de la punition, que par des choses négatives", rappelle Céline Quelen. La loi du 10 juillet 2019 est "très claire", conclut-elle. "L’autorité parentale s’exerce sans violence physique ou psychologique, donc ce n’est pas un choix. Quand j’entends 'il y a fessée et fessée', c’est vraiment ce déni ambiant. Un coup est un coup, il n’y a pas de petite violence. Il n’y a pas de bonne fessée et de mauvaise fessée, c’est aberrant".
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