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Le gouvernement lance un plan de lutte contre la prostitution des adolescents

La prostitution des mineurs, qui touche surtout des adolescentes âgées de 15 à 17 ans, touche entre 7 000 et 10 000 jeunes en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Adrien Taquet, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l'enfance et des familles, à la sortie de l'Elysée, à Paris, le 29 septembre 2021. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Le gouvernement doit présenter, lundi 15 novembre, un plan interministériel, doté de 14 millions d'euros, de lutte contre la prostitution des mineurs qui concerne entre 7 000 et 10 000 jeunes en France. Ce plan, porté par le secrétaire d'État à l'Enfance, Adrien Taquet, sera déployé en 2021 et 2022. Il vise à se donner les moyens d'appréhender un phénomène peu connu pour le comprendre, le prévenir et le combattre.

Impliquant plusieurs départements ministériels (Enfance, Intérieur, Justice, Education nationale, Numérique, Ville, Tourisme et Egalité hommes-femmes), le plan compte quatre axes : "sensibiliser, informer et mieux connaître" le phénomène, "renforcer le repérage à tous les niveaux" des jeunes impliqués, "accompagner les mineurs en situation prostitutionnelle" et "poursuivre et réprimer plus efficacement" clients et proxénètes.

"Michetonnage" ou "escorting"

Le phénomène touche surtout des adolescentes âgées de 15 à 17 ans, entrées dans la prostitution de plus en plus tôt, entre 14 et 15 ans pour plus de la moitié d'entre elles, relevait en juillet le groupe de travail animé par la magistrate Catherine Champrenault dans son rapport qui a inspiré ce plan. L'élément déclencheur peut être une fugue, pendant laquelle le jeune a besoin d'un hébergement et d'argent et fait de mauvaises rencontres.

Parfois, c'est un "lover boy", un petit ami qui prostitue sa copine. Ou des photos où elle se montre nue (les "nudes") publiées sur les réseaux sociaux, qui la rende victime d'un chantage, relevait ce rapport. Parfois aveuglée par l'amour ou sous emprise, l'adolescente ne se voit pas comme victime. Elle a l'impression de gagner de quoi être autonome.

"Beaucoup d'adolescentes disent avoir fait le choix de la prostitution et ne pas le subir. Elles emploient d'ailleurs souvent pour en parler les termes de 'michetonnage' ou d''escorting' qui, pour elles, ont une valeur plus positive. Elles exposent leur activité en utilisant le vocabulaire du monde du travail (bosser, contrat, recrutement, entretien d'embauche...)", relevait ainsi le groupe de travail Champrenault.

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