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Est-il si facile d'acheter une kalachnikov sur Internet ?

Au lendemain du coup de folie meurtrière d'un jeune homme de 19 ans, à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, on en sait un peu plus sur la personnalité du tireur. Il était amateur de jeux vidéo, accro à internet et passionné d'armes à feu. Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme se serait procuré son arme -une kalachnikov- sur internet.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Il ne faut pas être un professionnel d'Internet pour, comme l'aurait fait le jeune homme qui a tué trois personnes, jeudi à Istres, acheter une kalachnikov sur Internet. En quelques clics de souris, il est très rapide et très facile d'accéder à des sites internet qui vendent des kalachnikovs. Le visiteur y trouve des modèles AK-47 mais aussi des plus récentes comme la AK-74 : c'est ce type d'arme qui a été utilisée par le tireur d'Istres. Sur un site, on trouve cette kalachnikov à 389 euros. Toutes les options sont possibles. Avec ou sans rail pour lunette, avec ou sans crosse pliante... les acheteurs peuvent laisser leurs commentaires : "très belle arme ", "à recommander pour les fans ", "sympathique kalachnikov ", etc. Selon la qualité, les prix varient de quelques centaines d'euros à 2.000 ou 3.000 euros.

Des armes neutralisées

Mais ces kalachnikovs ne fonctionnent plus, elles ne peuvent plus tirer. Par exemple, le canon a été bouché ou percé, la culasse soudée, etc. Sur les sites, les modifications subies par les armes sont précisées. A priori, si la kalachnikov a été neutralisée dans les règles de l'art, en France, l'arme ne représente plus de danger. Mais le problème, c'est que les normes de neutralisation sont différentes d'un pays à l'autre. Certaines réglementations sont plus souples, si bien qu'il est parfois possible de remettre une kalachnikov en état de marche explique Patrice Bouveret, le directeur de l'observatoire des armements.

A Istres, on s'est retrouvés a priori dans ce cas de figure. Le tireur aurait acheté via internet une arme neutralisée, avant de la remettre en état.

Des armes en pièces détachées

Les armes suivent les mêmes filières que les réseaux de la drogue ou de la prostitution : la plupart du temps, ce sont les pays théâtres de conflits qui sont gros pourvoyeurs. L'ex-Yougoslavie, l'Irak, la Libye... et souvent, ces armes arrivent en France sous forme de pièces détachées explique Jean-Paul Le Moigne, consultant pour l'Union Française des Amateurs d'armes.

Effectivement, il est aussi possible de trouver via internet des armes en état de fonctionnement. Mais c'est beaucoup plus compliqué. Dans ces cas-là, Internet sert à trouver des forums, des contacts pour réaliser la transaction. Transaction au marché noir. Discrète. Et en argent liquide.

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