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Et revoilà le débat sur l'euthanasie...

Débat relancé par la demande introduite par Chantal Sébire, une institutrice de 52 ans défigurée par une maladie incurable. La justice se prononcera lundi prochain. D'ores et déjà, la Garde des Sceaux a exclu toute loi sur l'euthanasie active.
Article rédigé par franceinfo
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Périodiquement, le débat resurgit. Relancé, à chaque fois, par des "affaires" qui défraient la chronique. Et soutenu par une association, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
_ Mais cette fois, c'est une première judiciaire qui se prépare. C'est en effet la première fois que la justice aura à se prononcer sur la demande présentée par une personne encore en vie. Chantal Sébire, défigurée par une maladie incurable et douloureuse, a saisi la justice d'une requête d'euthanasie. Le président du tribunal de grande instance de Dijon rendra sa décision lundi prochain.

Sans l'attendre, la question fait débat. “On est là aux limites de ce que la société peut dire, de ce que la loi peut faire”, estime ainsi le Premier ministre François Fillon. Plus pragmatique, la garde des Sceaux s'est, elle, montrée hostile à un changement de la loi. “La médecine n'est pas là pour administrer des substances létales”, affirme Rachida Dati.

Seule avancée, concédée pour le moment par l'Elysée : à la demande du président de la République, un conseiller a contacté Chantal Sébire pour lui proposer un nouvel avis médical. Histoire de gagner du temps ?

Question de droit, ou question de société ? Puisque tout est lié, c'est là que se situe aujourd'hui le débat.

Le débat, Chantal Sébire l'a voulu. Et provoqué. Elle a d'abord lancé un appel au secours dans les médias, il y a deux semaines, pour demander qu'on l'accompagne dignement dans la mort. Elle aurait pu partir en Suisse, en Belgique ou Pays-Bas, comme d'autres avant elle. Mais elle a préféré saisir la justice française pour que celle-ci prenne ses responsabilités. Et que le débat de société avance.

Dernier rebondissement : un médecin généraliste du Vaucluse propose d'aider Chantal Sébire à mourir si la justice l'y autorise. Le docteur Bernard Senet, membre de l'ADMD, estime que le suicide assisté que réclame cette mère de famille de 52 ans est justifié.

Guillaume Gaven

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