Fin de vie : des demandes "beaucoup moins importantes que ce qu'on imagine", affirme une médecin en soins palliatifs

Après une enquête auprès de l'ensemble des équipes de soins palliatifs en France, "93% des répondants disent qu'ils craignent des tensions, des divisions et des difficultés pour mettre en place ce nouveau texte", indique Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs, invitée de franceinfo, mercredi 10 avril. Ce même jour, le gouvernement présente en Conseil des ministres le projet de loi sur la fin de vie. Les familles, les malades et les aidants demandaient une loi sur la fin de vie.

"Un pouvoir dont nous ne voulons pas"

"Je suis médecin de soins palliatifs depuis 25 ans, dans une équipe qui a accompagné 13 000 patients, on a eu trois demandes persistantes d'euthanasie. Ces demandes sont beaucoup moins importantes que ce qu'on imagine", argumente Claire Fourcade. "Actuellement, on a la possibilité, c'est écrit dans la loi, de mettre en place une sédation profonde, qui est en fait une anesthésie générale", ajoute la médecin. Elle estime que ce projet "redonne au médecin un très grand pouvoir ", un pouvoir "dont nous ne voulons pas", dit-elle.