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La reprise des soins de Vincent Lambert, une "remontada" ? Edouard Philippe "choqué" par la déclaration d'un avocat des parents

Le Premier ministre a déploré "l'espèce de joie bizarre" et "malsaine" manifestée par les avocats de Viviane et Pierre Lambert à l'annonce de la décision de justice revenant sur l'arrêt des soins prodigués à leur fils.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre Edouard Philippe lors d'un meeting de La République en marche à Valenciennes (Nord), le 21 mai 2019. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"C'est une grande victoire. Ce n'est que la première des victoires. C'est la remontada". Lundi, Jean Paillot, l'un des avocats des parents de Vincent Lambert, a salué avec ce terme emprunté au football la décision de la cour d'appel de Paris, qui a ordonné la reprise des traitements du patient, moins de 24 heures après la mise en œuvre de l'arrêt des soins. Un mot et une joie exubérante qui ont "assez choqué" Edouard Philippe, qui l'a expliqué sur CNews, jeudi 23 mai.

"J'ai été assez frappé, et assez choqué je dois le dire, par l'espèce de joie bizarre et à mon avis malsaine, des expressions, parler de 'remontada', dans ce cas...", a plus exactement déclaré le Premier ministre.

Avant lui, un autre membre du gouvernement, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, avait exprimé un sentiment similaire, mardi, sur franceinfo : "J'ai été très choqué par les avocats qui dansaient, qui sautaient au plafond. 'La remontada' ? 'On a gagné' ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? On parle de la vie d'un homme, on ne parle pas de je ne sais quel match de football".

"Laisser le temps à la loi de produire ses effets"

L'annonce de la décision de justice est tombée, lundi, alors qu'une marche réunissait justement à Paris des centaines de personnes réclamant "la vie pour Vincent", en présence des deux avocats des parents, qui ont exulté devant les caméras. "On a gagné !", a lancé Jérôme Triomphe, l'autre avocat avec Jean Paillot.

Edouard Philippe prend au contraire cette affaire, "d'une complexité et d'une difficulté humaine redoutables", avec "beaucoup de tristesse", a-t-il affirmé, en y voyant "une famille qui est profondément divisée". Lui-même a confié "que nous avons eu avec mon père à nous poser la question de l'arrêt des soins".

Le Premier ministre ne s'est pas montré favorable à une évolution de la législation sur la fin de vie, estimant que la loi Claeys-Léonetti, qui fait autorité sur ces questions, "est une bonne loi rentrée en application il y a peu de temps". "Je serais plutôt partisan de laisser le temps à cette loi de produire ses effets, mais je comprends qu'il puisse y avoir des débats sur ces questions qui sont parfaitement légitimes", a-t-il poursuivi.

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