En Argentine, la marche annuelle contre les violences faites aux femmes marquée par un récent féminicide
"Ni Una Menos" ("Pas une de moins"). Des milliers de femmes sont descendues dans les rues de Buenos Aires, samedi 3 juin, lors de la 8e marche annuelle pour dénoncer les violences faites aux femmes. "Nous sommes le cri de celles qui n'ont plus de voix", pouvait-on lire sur l'une des centaines de banderoles des manifestantes rassemblées devant le Parlement argentin. Selon les derniers chiffres officiels, 252 féminicides ont été commis en 2022 en Argentine. Cette année, la marche a mis l'accent sur les inégalités économiques subies par les femmes, qui empêchent de sortir de situations violentes.
"Les chiffres ne diminuent pas"
Le rassemblement a également été marqué par la mort de Rocio Gonzalez, 25 ans, qui a été abattue de sept balles par un collègue de bureau du même âge, selon la police. La jeune femme avait déposé deux plaintes pour harcèlement contre l'agresseur, la dernière en mai, et le tribunal avait pris une mesure de précaution qui s'est traduite par un changement des horaires de travail de l'intéressé pour éviter tout contact avec sa victime dans le cadre professionnel.
Dans 88% des féminicides enregistrés en 2022, la victime connaissait son meurtrier et dans 59% des cas, il s'agissait de son partenaire ou ex-partenaire, selon les statistiques de l'Observatoire du féminicide de la Cour suprême. "Les chiffres ne diminuent pas", a averti l'ONG La Casa del Encuentro, l'une des organisations qui ont appelé à une marche samedi pour rendre visibles les crimes tels que celui de Rocio et exiger des mesures urgentes de la part de l'Etat.
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