Féminicide à Épinay-sur-Seine : "Il faut penser la dangerosité des hommes violents si on veut arriver à mieux protéger les femmes ", estime une spécialiste
Dimanche 28 novembre à Epinay-sur-Seine, une femme de 44 ans a été poignardée par son ex-compagnon qui venait de sortir de prison.
"Il faut penser la dangerosité des hommes violents si on veut arriver à mieux protéger les femmes", analyse Ernestine Ronai, la responsable de l'Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis, ce dimanche 28 novembre sur franceinfo deux jours après le féminicide d'une femme de 44 ans à Épinay-sur-Seine par son ex-compagnon qui venait de sortir de prison, alors même qu'elle bénéficiait d'un téléphone grave danger.
La responsable de l'Observatoire regrette le "déficit de transmission entre les services qui a fait que la femme n'a pas été informée de la sortie de prison de manière anticipée de son ex-compagnon, puisqu'il devait sortir le 7 décembre et est sorti le 17 novembre, donc trois semaines avant". Selon elle, si la victime avait su que son ex-compagnon était sorti de prison, elle aurait pris son téléphone grave danger avec elle et aurait pu l'actionner. Elle l'avait déjà fait une fois il y a quelques mois, quand cet homme s'était approché de son domicile. Se pensant "tranquille", elle ne l'a pas pris.
Améliorer les dispositifs de protection des femmes
Ernestine Ronai explique que ce déficit de transmission est dû à un "déficit de pensée de la dangerosité des hommes violents" : "Il faut penser la dangerosité des hommes violents si on veut arriver à mieux protéger les femmes, à moins de femmes tuées, moins de femmes gravement blessées, moins de femmes en souffrance et surtout moins d'enfants en souffrance", affirme-t-elle, rappelant que les enfants de 5 et 14 ans de la victime ont maintenant besoin de soins.
La responsable de l'Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis pense aussi qu'il faut "améliorer" les dispositifs de protection des femmes, "ce sera le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre". Elle demande notamment la distribution de 5 000 téléphones grave danger au lieu de 3 000 aujourd'hui, une augmentation des ordonnances de protection pour les femmes victimes (seulement 3 300 en 2020) et davantage de bracelets anti-rapprochement.
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