: Document France 2 "Je suis morte en même temps que ma mère" : les enfants, victimes silencieuses des féminicides
Le gouvernement a présenté de nouvelles mesures pour tenter de protéger les victimes de violences conjugales. Mais les enfants, eux aussi affectés par les féminicides, sont-ils suffisamment suivis et aidés ? Les équipes de France Télévisions ont recueilli leurs témoignages.
"Quand ma mère est décédée, je suis morte en même temps qu'elle." La vie de Stella a basculé lorsqu'elle avait 20 ans. La jeune femme a alors été témoin du meurtre de sa mère, tuée à coups de couteau par son compagnon. Comme elle, de nombreux enfants sont les victimes silencieuses des féminicides. C'est le cas de Louane, dont la mère a été assassinée par son père en 2017, alors qu'elle n'avait que 6 ans. Ce qui lui manque le plus aujourd'hui, ce sont "les bisous et les câlins" de sa maman.
L'autorité parentale des auteurs de féminicide en question
Le père de la fillette de 9 ans, condamné à 30 ans de réclusion criminelle, n'a pas perdu l'autorité parentale et pourrait demander à la voir en prison. Impensable pour le grand-père maternel de Louane, qui en a la garde temporaire. Chaque année, un juge peut décider de renouveler ou non le placement de la fillette. "J'ai peur qu'on nous la retire", témoigne la grand-mère de Louane.
Si de plus en plus d'auteurs de féminicide perdent la garde de leur enfant, cette décision n'est pas automatique, comme le déplorent les associations de protection de l'enfance. "Un père meurtrier est un mauvais parent, et il faut qu'il soit déchu de ses droits parentaux", réclame Sylvaine Grévin de la Fédération nationale des victimes de féminicides. En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, selon les chiffres du ministère de la Justice.
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