Grève des gardiens : la moitié des prisons bloquées

 Manque de moyens, conditions de travail et de sécurité dégradées … A l'appel du principal syndicat du secteur, l'Ufap, les gardiens de prison ont bloqué la moitié des prisons ce jeudi matin. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a reconnu des "difficultés " et problèmes d'effectifs. Les prisons françaises battent régulièrement des records de surpopulation. Parmi ces demandes, l'Ufap réclame que 800 postes vacants soient pourvus lors du budget triennal.

Une centaine d'établissement

"Une centaine" d'établissements, sur 192 en France, a suivi ce mouvement. "Un peu plus de 3.000 surveillants se sont mobilisés" a expliqué le secrétaire général de l'Ufap Jean-François Forget. Comme les personnels n'ont pas le droit de grève, ce sont les agents en congés ou repos qui manifestent.

Plan de sécurisation pas assez rapide

Une soixantaine de surveillants ont bloqué dès 6 heures l'entrée de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis dans l'Essonne, la plus grande prison d'Europe, ce qui a empêché les extractions judiciaires. Christiane Taubira a reconnu : "une réalité de difficulté dans les conditions de travail, parce qu'il manque des effectifs". La ministre de la Justice a reconnu "des incidents importants dans nos établissements" . Mais elle a aussi rappelé avoir lancé il y a un an un "plan de sécurisation" de 33 millions d'euros. L'Ufap estime que ce plan n'est pas appliqué assez vite.

Nouveau et triste record pour la France en avril puisque 68.859 personnes sont incarcérées, un taux d'occupation de 119,38% par rapport au nombre de places disponibles.